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Critique de granada


C'est un roman qui sort des chemins battus : il se situe dans les mois de guerre civile qui a ravagé l' Ukraine en 2014. Si on ne se souvient pas des événements de cette période, on est un peu perdu au début : volontairement, je crois, l'auteur ne précise pas qui sont les révolutionnaires, les indépendantistes, les sécessionnistes…. Il traduit en effet la confusion totale qui s'est installée à ce moment là. le gouvernement corrompu est renversé par une révolution (la place Maïdan) , mais la Russie de Poutine en profite pour avancer ses pions et tenter de reconquérir des espaces perdus après la chute du mur de Berlin et la désintégration de l' URSS. Des pans entiers de la société ukrainienne veulent rejoindre le giron d'une URSS mythifiée, sorte de paradis perdu. En particulier la région des mines de charbon , le Donbass, région ou se situe l'essentiel du livre. le narrateur, qui se vit comme ukrainien sans se poser de question politique (il est plus occupé à draguer les violonistes de son orchestre et en particulier Essénia, sa nouvelle amante), est contraint de fuir , pourchassé par les révolutionnaires (pro Otan et Europe), puis les séparatistes du Donbass. Tout le livre n'est qu'un long road-trip, voyage à bord d'une vieille Volga de son ami Emile. C'est l'occasion de nous dépeindre les paysages des mines , des terrils, des machines vétustes ou abandonnées. L'auteur décrit aussi une société déboussolée par la perte d'un passé qui semble doré en comparaison avec ce qui a été apporté après la décomposition de l' URSS , qui apparaît comme protectrice dans l'imaginaire populaire : « c'était mieux avant ». le narrateur (Vladimir Lénine) et son copain, ne veulent que sauver leur peau et celle de leurs femme et amante…. Ils sont plutôt désabusés et ne prennent pas parti, ou plutôt change de camp en fonction de ceux qu'ils rencontrent et qui les menacent…. le tout dans un style enlevé, humoristique. Les descriptions ne sont jamais pesantes, le narrateur fait preuve d'auto dérision. L'auteur donne aussi une belle leçon de tolérance ; il montre comment les revendications nationalistes peuvent mener à l'exclusion de l'autre, le frère, et à la guerre civile, ne faisant que des morts de tous les côtés.
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