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Critique de Henri-l-oiseleur


Il n'y a pas grand chose à ajouter au compte-rendu remarquable que fait le lecteur Pitchval de ce tome 1 du Journal Intégral de Julien Green. Ce lecteur le décrit de façon très complète et fidèle, malgré un préjugé anti-religieux que je n'approuve pas (c'est tellement "comme il faut" !)
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La réprobation presque unanime qui entoure les passages sexuels du journal de l'auteur, sur Babelio, m'a un peu surpris, ce site n'étant pas connu pour être fréquenté par des conservateurs puritains de l'ancienne école. On aime, semble-t-il, à y "briser des tabous" et à militer pour de belles causes, mais apparemment, la vie intime d'un écrivain homosexuel des années 30 ne fait pas partie des oppressions à dénoncer. Pourtant, quelle différence entre ce volume et les pages du Journal autorisé publiées dans la Pléiade ! le Journal Intégral donne à voir un homme dans toute la vérité de sa nature, ce qui est, après tout, l'essence même de ce genre littéraire. Si l'on ne s'intéresse pas à l'intimité et à "l'écriture de l'intime", comme on dit, il ne faut pas lire de journaux intimes.
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C'est donc une vie intégrale, dans la mesure où cela est possible, que ce volume restitue : lectures, "écriture", voyages, amours et pensées de toute sorte. L'auteur avait prévu une publication expurgée du vivant des protagonistes, mais avait gardé les textes du journal intégral pour une parution posthume. On aurait tort, d'ailleurs, de voir dans les pages intimes dont la présence a choqué, le contraire de la spiritualité, et dans la sexualité débridée l'ennemie de la vie divine. Les deux puissances, Eros et Agapê, se combattent sans merci, mais dans le même être, et forment le tissu de son existence terrestre, faite d'âpres combats et de moments de bonheur miraculeux.
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En dehors de ces étroits débats de moralistes, il faut rappeler que l'on trouve de belles pensées d'un lecteur avisé, féru d'hébreu et de grec, de littérature anglaise et française ; d'un amateur de musique qui a pu entendre Lauritz Melchior et Germaine Lubin dans le Tristan de Wagner ; d'un amoureux de peinture et de sculpture qui arpente les couloirs du Louvre et qui nous donne à revoir dans ses pages les plus beaux chefs-d'oeuvre. Enfin, d'un voyageur inlassable de l'Europe des années 30, observant un jour, à Rome, qu'il serait absurde de ne pas être heureux.
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