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Critique de AMR_La_Pirate


Voilà un roman qui était dans ma PAL depuis quelques temps déjà et au sujet duquel je voyais passer des ressentis enthousiastes : le Fil d'Argent de Rebecca Greenberg

J'ai découvert un livre à plusieurs facettes, à la fois roman historique très bien documenté, fiction paranormale et questionnement philosophique, le tout mené à la manière du journalisme d'investigation.
L'auteure maîtrise sa trame narrative en deux récits entrecroisés ; entre 2011 et 2016, elle nous fait partager aux États-Unis la vie d'un journaliste victime d'un accident et d'un long coma qui revient peu à peu à la vie et se retrouve possesseur d'un don lui permettant de voyager dans l'espace-temps tandis qu'entre 1940 et 1944, elle nous plonge en France dans la triste période de l'occupation, entre collaboration et résistance, puis à Auschwitz dans les terribles expériences du Dr Mengele.

Rebecca Greenberg a su rendre crédibles et vraisemblables les expériences de « décorporation » de son personnage dont la psychologie ainsi que celle de tous les membres de sa famille sont très finement travaillées.
Le fil d'argent que suit son héros devient métaphorique du lien, du moyen, de la transmission et de l'enchainement des faits et des gestes d'une vie et de celles qui l'ont précédée ; c'est une très belle illustration de l'interconnexion dans ce qu'elle peut avoir de magique.
Les lecteurs(trices) vivent les épreuves endurées par un cercle familial qui pourrait être le leur, à travers des difficultés, des victoires à échelle humaine ; chacun(e) peut s'identifier à l'un(e) ou l'autre des protagonistes et partager ses émotions.

De même, les évènements du passé sont contextualisés et prennent sens dans le quotidien des héros de fiction dans une vision de l'Histoire au niveau des individus et de leurs choix, le tout sans jugement et sans tabou. le recours au personnage référentiel comme Mengele ou aux dates précises comme la rafle du Vel d'Hiv ancrent et encrent le récit dans la réalité historique et le légitime. J'ai particulièrement apprécié que l'auteure donne sa bibliographie en fin de volume : c'est une démarche rare qui mérite d'être soulignée.
Enfin, la vision personnelle de Rebecca Greenberg autour du rachat des fautes et du pardon nous interroge et nous émeut.

Ce roman est une belle surprise : mon seul regret, ne pas l'avoir lu plus tôt.
Une lecture à la fois didactique et captivante !
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