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Critique de Insomnya


[Edit] 1ère partie de la critique ci-dessous rédigée alors que je n'étais au début du bouquin, suivie de mon avis final après lecture complète.

Je n'aurais jamais cru faire ça un jour. Partisane du fait qu'il est nécessaire de connaître l'intégralité d'une oeuvre pour pouvoir émettre une opinion complète et valable à son sujet, je termine toujours un livre commencé, qu'il me plaise, m'indiffère ou m'irrite au plus haut point.

 À l'heure où je rédige cette critique de « Nous allons tous très bien, merci », je suis à la page 29. le roman commençant page 15, j'ai donc lu 14 pages… Et je suis agacée. Très agacée, parce que depuis la 1ère page (la vraie 1ère page, je n'exagère pas), j'ai l'impression désagréable que l'auteur va, avec ce roman, prendre ses lecteurs pour des imbéciles.

Je m'explique. le synopsis est basique : 5 personnes participent à une thérapie de groupe avec une psychologue (ou psychanalyste, ça dépend des pages…), le point commun entre ces 5 personnes étant d'avoir survécu à un événement traumatisant. Après avoir lu la 1ère page, je pense malheureusement avoir bien compris où l'auteur voulait nous mener :

-       Les premiers mots du roman : « Au début, ON était six : trois hommes et deux femmes, plus le D. Sayer… ». On note le « ON », OK, le narrateur est donc membre du groupe.

-       Dans le 1er paragraphe : « Après tout, l'un de nos problèmes communs restait que nous pensions tous être uniques. Pas juste des survivants, mais d'uniques survivants. » Ce que vous ne voyez pas ici, c'est que le mot « unique » sur lequel insiste l'auteur est écrit en italique…

-       À partir du 2ème paragraphe, on se concentre sur l'un des personnages, Harrison. le narrateur passe alors à la 3ème personne du singulier mais en se plaçant dans la tête de ce fameux Harrison avec du phrases du type « Pas le meilleur nom qui soit, selon Harrison – à leur place, il aurait opté pour… ».

Je pense qu'il n'est pas nécessaire de faire un dessin. Une thérapie de groupe, l'insistance grossière sur le mot « unique », une narration qui dévoile que le narrateur, membre du groupe, connaît les moindres pensées d'un autre membre… Non seulement on n'en peut plus de ce thème de personnalités multiples vu, revu, rabâché et servi à toutes les sauces, mais alors en plus quand c'est fait avec une telle absence de finesse et de subtilité dans un livre publié en 2015, c'est vraiment nous prendre pour des cons.

Je vais évidemment poursuivre ma lecture en espérant, de tout coeur, me tromper. Ce n'est peut-être pas du tout ça et l'auteur cherche peut-être justement à induire le lecteur en erreur (auquel cas il faudra m'expliquer la cohérence de la narration quand même, puisqu'après quelques pages tous les personnages sont présentés en « il/elle », ce qui est incohérent avec le « On » initial si toutes ces personnes n'en sont pas une seule). Ou peut-être que ce groupe est effectivement les différentes personnalités d'une même personne, mais que cela sera annoncé rapidement dans le roman et que l'intérêt du récit sera ailleurs. Je continue donc, on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise.

[Edit] Après lecture complète :

Comme on me l'avait indiqué en commentaire, je me trompais complètement : aucune histoire de personnalités multiples ici (ouf !), il s'agit d'une histoire horrifique et non d'un thriller (oui j'achète des livres sans avoir la moindre idée de ce dont il s'agit, j'aime la découverte). J'ai trouvé le concept intéressant, mais malheureusement complètement inexploité. C'est un concept qui aurait mérité un travail approfondi de la psychologie des personnages, et l'auteur a plutôt misé sur l'action. Dommage. J'ai toujours un énorme problème avec la narration qui n'est pas justifiée : le passage d'un « nous » ou « on » au début de chaque chapitre à un narrateur omniscient est incohérente et induit le lecteur en erreur (pour ma part tout du moins). J'ai attendu une explication jusqu'au bout, mais non… En bonus à la fin du livre se trouve une interview de l'auteur dans laquelle la question lui est posée : « Pourquoi cette narration variable entre la 1ère personne et la 3ème personne omnisciente ? ». La réponse reste floue, à base de « c'est pour faire comme si le groupe était une personne », en gros c'est juste un effet de style sans fondement. Chacun se fera son avis mais l'argument n'est pas valable pour moi, la narration est un élément primordial de tout texte, elle se doit d'être cohérente avec le fond.

J'ai donc passé un meilleur moment de lecture que ce que j'escomptais au début du récit, je suis ravie d'être allée au bout du bouquin. Néanmoins la narration incohérente est, de mon point de vue, une grosse erreur, et l'intérêt du concept est gâché par le survol de la psychologie des personnages.

Un livre sympa, mais pas abouti. 

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