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Critique de AnneMoga


L'étau s'est révélé être un réel coup de coeur que je referme à regrets. Ce roman est servi par un très beau style, une écriture ciselée tout en nuances et chargée de symboles.
L'histoire est celle de l'usine Fernak, fleuron de l'aéronautique tchèque, de ses fondateurs et de la convoitise qu'elle suscitera chez les nazis pour alimenter leur machine de guerre. le Protectorat de Bohême-Moravie mis en place en mars 1939 par le Troisième Reich instaure la gouvernance impitoyable de Heydrich sur la région et l'usine passe sous contrôle de Berlin. La résistance passive s'avère exclue ou mortelle pour les directeurs de l'usine – Bohus Zdrazil - et les hommes politiques tchèques sous contrôle de l'Allemagne. Les prisonniers des camps fournissent une main d'oeuvre exténuée et exécutée en cas de rébellion tout au long de la guerre.
Les protagonistes sont brillamment décrits, des cercles politiques aux antichambres du pouvoir en passant par la direction de l'usine, la terreur infligée par les occupants est distillée de manière froide et implacable. de très beaux portraits humains qui permettent par leurs nuances de comprendre la situation inextricable dans laquelle se trouvaient les personnes contraintes à servir le « protecteur ». La musique et les oeuvres d'art jouent un grand rôle dans ce roman : Aldor Elkan, l'architecte hongrois appelé pour décupler la capacité de production de Fernak est engagé dans des joutes culturelles avec le sinistre Heydrich et les tableaux « dégénérés » spoliés, Klimt, Corot sont une monnaie d'échange inestimable pour acheter hommes ou services.
Un roman ample, à l'architecture puissante et profonde, qui me donne envie de tout lire de Paul Greveillac.
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