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Critique de Romileon


Chine, 1950-2017
Tian Keweï est né en 1950 dans un petit village reculé du Sichuan.
A travers son parcours qui l'amènera jusqu'au ministère de la propagande nous découvrons au plus près les transformations de la société chinoise au cours des soixante ans écoulés.
D'emblée le lecteur, dès l'incipit, est plongé dans la peur et la violence subies par les populations au travers de la mère de Keweï qui croise sur sa route un détachement de l'Armée populaire.
Au fil des années, de brutalités en exactions, de politiques absurdes en revirements, de rivalités du plus bas au plus haut sommet de l‘Etat, nous assistons à la réalisation du destin de Keweï. Fils de paysan, il aurait dû être paysan. Initié par son « bon à rien » de père au dessin, remarqué, il ira aux Beaux-Arts de Pékin et gravira les échelons de la hiérarchie jusqu'à devenir membre du Parti, censeur des Arts au service du régime.
Je suis assez partagée sur ce roman.
En effet, j'ai beaucoup aimé la description de la Chine qu'elle soit traditionnelle dans le plus reculé des villages ou une Chine plus « moderne » au plus près du pouvoir. Son quotidien très précis, truffé de détails la rende très vivante.
J'ai aussi beaucoup aimé le récit du vécu des populations durant la période maoiste notamment lors de la terrible famine de 1958-60, résultat de l'échec de la politique du « Grand bond en avant » ou bien la terreur exercée par les terribles Gardes rouges.
L'évolution du personnage de Kewei est aussi très intéressante. D'esclave soumis aux aléas de cette période très troublée à « petit » maître décidant du destin d'autres artistes, son cheminement personnel de peintre, d'époux, de père. Pour autant, j'ai trouvé beaucoup de longueurs. Ainsi les atermoiements de Kewei face aux changements et à l'ouverture des Arts vers un forme de libéralisation sont assez pesants. Certes, tout cela est le reflet d'un embrigadement subi dès l'âge tendre mais cela aurait pu peut-être être restitué sans s'étendre aussi laborieusement.
Il en reste que cette lecture fut très instructive. La vérité de ce récit traduit une excellente connaissance de cette période, une excellente connaissance des Arts en Chine. Cela m'a du reste étonnée d'un auteur français. A cela, il faut souligner une écriture très soignée.
Je reviendrai vers cet auteur.
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