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Critique de Minimouthlit


Une particularité et, sans conteste, une des forces de cette duologie, c'est qu'il s'agit d'une oeuvre à quatre voix. Yves Grevet donne ici tour à tour la parole à chacun des personnages. Ainsi, la plupart des scènes se rejouent à différents chapitres, mais à chaque fois sous un angle différent et avec des informations supplémentaires apportées par le vécu de chaque personnage. Cette manière de faire nous permet d'avoir une vue d'ensemble de l'histoire et des enjeux et perceptions de chacun. Elle est même beaucoup plus intrusive que si Yves Grevet avait simplement utilisé un narrateur omniscient. Ici, chaque scène est décryptée dans les moindres détails et ressentis des personnages, ce qui nous permet de véritablement percevoir l'importance que chaque événement aura pour l'évolution du récit et de ses protagonistes. J'en ai lu des romans à plusieurs voix, mais je n'avais encore jamais vu ce concept aussi bien travaillé et abouti.

D'ailleurs, je le disais plus haut : j'avais déjà adoré Méto qui est, à mes yeux, un véritable chef-d'oeuvre de la littérature pour adolescents francophone. Eh bien, je me suis surprise à lui préférer Nox. Bien moins prisé, ce livre m'a pourtant paru encore plus abouti que son prédécesseur. Yves Grevet avait déjà été loin dans la dystopie perturbante avec Méto, mais il repousse davantage les limites avec Nox qui est encore plus glauque et encore plus violent. En effet, même si Yves Grevet ne fait pas dans le gore, certaines des scènes qu'il décrit, voire suggère uniquement, font froid dans le dos. C'est une qualité que j'apprécie chez cet auteur : il arrive à nous faire croire aux horreurs de son univers sans pour autant devoir en rajouter des couches et nous saupoudrer par-ci par-là des scènes pleines d'hémoglobine. On se doute de ce qui se trame derrière les mots et c'est suffisant pour nous retourner les tripes.

Une autre chose que j'apprécie tout particulièrement dans Nox, et c'était déjà le cas dans Méto, c'est le réalisme de ses personnages et de son scénario. Ici, pas de grande cause, d'élan d'héroïsme à la Hunger Games et les autres dystopies actuelles, où le héros veut changer le monde. Non, chez Yves Grevet, nous rencontrons des personnages coincés dans leur univers et qui, comme toute personne normale, tentent simplement de tirer leur épingle du jeu. En cela, l'oeuvre d'Yves Grevet peut faire encore plus froid dans le dos que Hunger Games, Divergente et les autres. Tout simplement, parce qu'elle est beaucoup plus réaliste et pessimiste, et que, quand vient le moment de tourner la dernière page, on a encore la chair de poule.
Lien : https://minimouthlit.com/201..
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