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Critique de nathavh


Kenan Görgün est un écrivain belge d'origine turque, il a grandi à Molenbeek, il nous propose un roman explosif, exigeant et interpellant.

L'action se passe à Bruxelles qui est un personnage à part entière dans le roman. le prologue est magnifique, il nous décrit merveilleusement bien le canal de Bruxelles, la frontière entre le nord et le sud de la ville.

C'est un roman noir, très noir qui traite d'un sujet difficile ; le terrorisme, le radicalisme, les attentats, l'extrême droite et les failles humaines.

Comment un homme devient-il un guerrier ?
Comment une telle détermination à passer à l'acte peut-elle naître ?
Comment un fils musulman ou belge peut-il basculer et devenir un assassin ?

C'est une partie de ces questions qui sont abordées avec brio, comme si, l'auteur était entré dans la tête et la pensée du radicaliste. Ce récit au vocabulaire riche est exigeant, il demande attention et suscite multiples réflexions mais est indispensable. Quelle claque !

D'une part Xavier Brulein, belge d'origine, une enfance dans un quartier défavorisé, des parents peu présents. Il sera très tôt livré à lui-même, victime d'un certain racisme, celui de ses origines sociales et de la pauvreté. Peu ou pas d'éducation, livré à lui-même, un mal être naissant.

Les barrières disparaîtront le temps de l'armée, il s'engagera quatre années au Moyen Orient dans le conflit Irakien. Peu après son retour, il agressera très violemment un homme pour une fille qu'il connaît à peine, très jeune il se retrouvera cinq années en prison.

Xavier Brulein y rencontrera Brahim Ben Lakdar, le responsable et cerveau d'un sanglant attentat à Bruxelles, à son contact il deviendra Abu Kassem.

Lorsqu'il sort de prison, il a en tête une mission qui aura lieu dans 56 jours, c'est son but ultime. Sans le savoir il est devenu l'outil de la vengenace d'Abu Brahim qui veut se venger de ses frères qui l'ont abandonné et dénoncé en prison.

Abu Brahim sortira lui aussi de prison avec un bracelet électronique pour vice de procédure ... Il retrouvera la liberté , enfin peut-on parler de liberté car seule une heure de sortie est autorisée par jour ! Sa mère Kadija est la seule à lui avoir rendu visite durant sa détention, elle a préparé son retour mais dévastée cherche à comprendre qui est son fils ? Qu'a-t-elle raté ? Comment est-il devenu un assassin lui le bon fils musulman ?

Cette fiction est d'un réalisme surprenant, c'est comme si l'auteur était dans la tête des protagonistes, il nous décrit avec brio dans une écriture magistrale, dure, les différentes étapes qui poussent au changement. Fragilités, doutes, méprise pour en arriver à la haine et à la détermination d'un projet horrible, inhumain. Il met également en évidence l'absence de mots, de culture , le manque de discernement comme une des causes du radicalisme.

C'est puissant. A lire !

Ma note : 9/10
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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