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Critique de MissG


Avis sur l'intégralité du recueil

Mais qu'est-ce que c'est que ces contes ? ai-je envie de dire après les avoir lus.
Certes, ce ne sont pas les plus connus des frères Grimm, mais il y a une raison à cela et l'enchantement fut très loin de mon esprit cartésien au cours de cette lecture.

Commençons par la petite et charmante Raiponce, qui se retrouve prisonnière d'une vilaine sorcière car sa mère a eu des fringales de raiponces durant sa grossesse : "Si tout s'est passé comme tu le racontes, je te permettrai de prendre autant de raiponces que tu voudras, mais à la condition que tu me donneras l'enfant que ta femme va mettre au monde. Il ne s'en trouvera pas mal, et je lui servirai de mère.".
Déjà, qu'est-ce que c'est que ces parents qui n'hésitent pas à abandonner leurs enfants limite pour un oui ou pour un non voire pour assouvir leurs besoins ?
Belle image de l'amour filial, et c'est une remarque récurrente à l'ensemble des contes constituant ce recueil.
Donc Raiponce est prisonnière d'une tour, pour que la sorcière vienne la visiter elle doit déployer sa chevelure, jusqu'au jour où passe le fils d'un roi (ça court les bois apparemment les fils de roi), qui utilise le subterfuge de la sorcière pour aller voir Raiponce.
Ils tombent amoureux, la sorcière les découvre, elle les punit en envoyant Raiponce en exil dans le désert et rend le fils du roi aveugle.
Je vous rassure, tout est bien qui finit bien.
Mais avant que tout se finisse bien, j'ai donc découvert que Raiponce était une sacrée coquine, elle a épousé le fils du roi mais sans cérémonie, donc sans témoin (ah ? C'est un mariage ?), le mariage a été consommé car Raiponce n'habite pas seule dans le désert : "Il erra plusieurs années et arriva dans le désert où Raiponce vivait misérablement avec ses deux jumeaux,, un fils et une fille.".
Et bien, autant dire que mes cheveux se sont dressés sur ma tête en lisant la fin de ce conte.

Dans tous ces contes, les fils de roi courent les bois et trouvent à chaque fois de belles jeunes filles en détresse qu'ils finissent par épouser.
Personnellement, je n'ai pas rencontré de fils de roi dans les transports en commun et je trouve que l'image de la femme véhiculée dans les contes est plus que moyenne.
S'il y a bien un conte qui m'a limite fait hurler, c'est celui de "La pauvre vieille mère" qui se lamente de la perte de tous ses êtres chers et qui se détourne de Dieu.
Résultat elle est punie en ayant une vision atroce de ce que seraient devenus ses proches s'ils avaient vécu. Donc prise de conscience et elle remercie Dieu de les lui avoir ôtés : "La vieille mère rentra chez elle en tremblant, et elle remercia Dieu à genoux de ce qu'il avait mieux fait pour elle qu'elle n'avait pu le comprendre. Au bout de trois jours, elle se mit au lit et mourut.".
J'ai trouvé cela franchement horrible et cruel, il faut remettre dans le contexte et l'époque où ont été écrits ces contes, peut-être que cela était une bonne morale mais aujourd'hui cela a plutôt tendance à faire dresser les cheveux sur la tête.
Il y a des morales très tranchées dans tous ces contes, les mauvais sont punis et les bons sont récompensés, comme dans "La reine des abeilles" ou "Petit frère et petite soeur", mais c'est fait parfois de façon très abrupte comme dans "La gaspilleuse" ou alors il y a beaucoup de drame avant une fin heureuse comme dans "L'ondine de l'étang".
Dernier point qui m'échappe, les traducteurs ne sont pas les mêmes d'un conte à l'autre, est-ce parce qu'il s'agit d'une édition très bon marché ?
C'est quelque peu regrettable surtout lorsque l'on sait les différences qui peuvent exister pour une même histoire d'un traducteur à l'autre.

"Raiponce et autres contes" s'attache à présenter des contes oubliés, mettant en scène des princesses moins connues mais où les fées, les sorcières et les fils de roi sont légion.
Certes, les contes s'inscrivent dans une tradition populaire, mais ici la magie a peu pris avec moi et j'ai ressenti de façon forte le décalage entre la morale de cette époque et la modernité de la nôtre, laissant bien souvent plus place à l'effroi qu'au rêve face à des réactions pouvant être qualifiées de cruelles et qui ne m'illusionnent pas, ou alors plus.

Avis sur le conte "La fille du roi et la grenouille"

Ce conte est extrait du recueil "Raiponce et autres contes" publié par Pocket.

Frustrant est le premier terme qui me vient à l'esprit pour qualifier ce conte.
Il est extrêmement court, trop même, et à peine commencé il est déjà fini, autant dire que je n'ai pas eu le temps d'apprécier l'histoire ni même de bien l'appréhender qu'elle était déjà achevée.
Certes, un conte est fait pour être court, mais là la magie n'a même pas le temps de se mettre en place qu'il est déjà fini.
Il est d'ailleurs question d'un sort mais aucune explication n'est donnée : pourquoi ce sort ? Comment a-t-il été rompu ?

La fille du roi a perdu son objet préféré, un ballon d'or, au fond du puits.
Un crapaud se propose alors d'aller le lui chercher et en échange de devenir son compagnon : "si tu voulais me prendre pour compagnon, que je sois assis à ton côté, que je mange dans ta petite assiette en or et que je dorme dans ton petit lit douillet, que tu m'apprécies et que tu m'aimes, alors je te rendrai ton ballon.".
Mais la demoiselle, sitôt son ballon d'or retrouvé, abandonne le crapaud et le lendemain celui-ci vient réclamer son dû au cours d'un repas.
La fille du roi, furieuse d'avoir dû prendre le crapaud avec elle dans sa chambre, d'un autre côté, une promesse est une promesse : "Ce que tu as promis, tu dois le tenir, va ouvrir la porte à ce crapaud.", le jette contre le mur (doux caractère !) et alors : "Le crapaud ne retomba pas mort sur le lit, mais c'est un joli prince qu'elle vit alors à son côté.".
Quant à la suite, je ne sais pas si j'avais l'esprit mal tourné au moment de la lecture mais c'est carrément chaud et ça frise la bienséance : "Il devint son compagnon, elle l'aima et l'estima comme elle l'avait promis. Heureux d'être ensemble, ils s'endormirent.", tout ça dans le lit de la princesse après la transformation du crapaud en beau prince.
A noter que la veille elle le traitait de "vilain crapaud" et le lendemain c'est l'homme de sa vie, esprit de femme varie, mais là, c'est à la vitesse de la lumière.
Enfant on ne fait pas du tout attention à ces choses-là, mais en lisant ce conte plus âgée je le trouve, comme d'autres d'ailleurs, quelque peu dérangeant sur certains aspects : la violence sur un animal, le mépris de la fille du roi envers un crapaud, un prince passant la nuit sur le lit avec elle, et pour couronner le tout, le lendemain elle s'en va avec le prince, comme ça, directement, et roulez carrosse !
Remarquez que la fin ne nous dit pas s'ils se sont mariés et s'ils eurent beaucoup d'enfants, d'un autre côté vu ce qui s'est déjà passé, je ne me fais pas trop de souci à leur sujet sur ce point.

Outre les points ci-dessus qui m'ont interpellée au cours de ma lecture, je reproche à ce conte d'être beaucoup trop elliptique et de ne faire qu'effleurer l'histoire.
Tout reste flou : pourquoi le prince a-t-il été victime de ce sort ? Qui est-il et d'où vient-il ? Et la fille du roi, a quoi aspire-t-elle dans la vie ? Quel est son passé ?
L'histoire n'a pas le temps de se mettre en place, tout comme les personnages.
Je ne me suis pas attachée à eux, je n'ai même pas eu le temps de les connaître : le prince passe du statut de crapaud à celui de prince en une phrase et se fait la belle dès le lendemain avec la fille du roi pour retourner chez lui.
Et à la toute fin du conte, apparaît comme un cheveu d'or sur la soupe Heinrich le fidèle serviteur du prince qui "avait dû barder son coeur de trois solides plaques d'airain afin que celui-ci ne se brise pas de chagrin.", pourquoi ne faire intervenir ce personnage qu'à la fin : mystère !
En résumé, aussitôt lu, aussitôt classé !

"La fille du roi et la grenouille" n'est pas le conte le plus connu des frères Grimm mais ce n'est pas non plus le plus réussi.
Il est bien trop elliptique et fait l'impasse sur bien trop de choses pour réussir à éveiller un petit intérêt.
Au contraire, il a même tendance à être frustrant du fait de sa rapidité qui ne permet pas de prendre plaisir à le lire ni à se plonger dans l'univers censé être féerique d'un conte.

Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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