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Critique de ERICANSE



Conseiller et confident du président de la République, Henri Guaino nous livre dans ce récit la discussion (imaginaire ou rêvée), qu'il a (aurait eu) avec l'un de ses anciens Instituteurs dans sa ville d'Arles. La nostalgie de son enfance se mêle alors aux déceptions encore vives. Cette discussion, l'auteur la date de la fin du mois de juillet, s'étendant sur plusieurs jours. Les deux Hommes y abordent tous les sujets, qui tiennent au coeur de celui qui fut, après avoir été l'un des proches de Philippe Séguin (et l'hommage rendu y est vibrant et presque émouvant), au coeur de ce qui devait devenir le « cercle restreint ». La pudeur peut-être l'empêche de s'étaler sur les secrets de la vie privée du locataire de l'Elysée. Mais la discussion est rêvée puisqu'elle s'apparente plus du long monologue, parfois entrecoupé par des interrogations de cet instituteur, qui, au terme de son existence, s'enorgueillit d'avoir formé des individus doués de raison et de discernement. La nostalgie du temps passé donc avec les positions assez tranchées de Mr Guaino sur certains sujets.
L'Europe, la mondialisation, la crise sociale, la détresse de ses contemporains, l'auteur nous livre ses sentiments mais aussi sa déception. Touchant quand il nous parle du départ trop rapide de sa mère, qui, et il le souligne assez, n'eut aucun moment de repos au cours de son existence, comme si cela devait marquer à jamais la vie d'une maman. L'évocation d'une enfance heureuse mais modeste, pour ne pas dire pauvre, qui le pousse à argumenter que l'on « ne devient pas un voyou parce que l'on est pauvre » et qu'au contraire les principes inculqués ont souvent bien plus de force et de conviction que dans certaines classes bienpensantes. Pas de voyeurisme de sa part bien au contraire, puisque cela le pousse à deviner une des raisons poussant à « faire de la politique », peut-être « pour toutes les mères qui donnent tant et qui reçoivent si peu ».
Si l'auteur évoque tous ces sujets, il revient aussi sur les difficultés (voire sur l'impossibilité ) de gouverner un Etat, devenu un paquebot où trop de ponts réduisent le commandant à ne pas se faire entendre des étages les plus immergés.
Les questions de l'éducation et de l'enseignement reviennent sans cesse dans ce monologue, en en faisant l'axe central de toute société et nous ne sommes pas loin de l'approuver entièrement.

On ne peut pas passer en revue tous les sujets traités. Mais que l'on apprécie ou pas l'auteur (je pense principalement ici à ses idées et à ses convictions), que l'on partage ou non ses convictions, il ressort de cette lecture une certaine lucidité et une sagesse relative certes, mais appréciable en ces temps mouvementés.
Un livre à parcourir, un livre à découvrir par petite bribes mais un livre qui ne vous laissera pas indifférent.

Lien : http://leslivresetlemonde.bl..
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