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Critique de Surbookee


Un corps est retrouvé dans le coffre d'une voiture, mutilé et abattu au calibre .41 et quatre flics sont chargés de l'enquête. Ou plutôt de l'étouffer car la victime n'est autre que le frère d'un candidat aux élections et fréquentait les milieux homosexuels voire pédophiles.
En parallèle, un adolescent surnommé le Japonais, issu d'un milieu particulièrement défavorisé et criminogène, se lie d'amitié à Métallo, un adulte qui va l'introduire auprès d'un couple pédophile et dépravé, prêt à payer en échange de ses "services".

Si la quatrième de couverture m'a motivée à découvrir cet auteur, mon enthousiasme a diminué au fil des pages.
Sur la forme, le style est assez particulier, on a plus l'impression de lire une ébauche de scénario de film qu'un roman. C'est un style brut de décoffrage, on est directement plongé dans un Mexique violent, loin des images de carte postale des agences de tourisme. Si au départ on s'y habitue vite, cela finit par devenir dérangeant. Certains passages sont très crus et surtout, ça manque de détails. Les personnages ne sont pas beaucoup développés, on ne sait pas grand chose d'eux, c'est comme si on attrapait un moment de leur vie, des instants pris sur le vif, sans chercher à les connaître plus avant. de plus, ils ont tendance à passer du coq à l'âne, on perd parfois de vue où ils sont et ce qu'ils font, de quoi ou de qui ils parlent, ce qui est parfois agaçant. Cela concerne particulièrement Román et Sabino, les deux flics chargés de l'enquête sur le terrain.
D'ailleurs, cette enquête progresse surtout grâce à l'insertion de rapports de police (auditions des témoins et de l'entourage de la victime) mais ils sont rédigés dans un style laborieux car il s'agit de la retranscription d'un langage parlé.

Ce qui est surtout dérangeant dans ce roman, c'est le manque d'une chronologie claire. Il n'y a aucun indice temporel qui nous permette de nous repérer dans le récit. Il y a souvent de courts flashbacks ou plutôt des inversions de chronologie pour un même moment, c'est-à-dire qu'on commence par la fin puis par le début et le milieu pour ensuite revenir à la fin du moment par laquelle on a commencé. C'est très déconcertant. Il est impossible de déterminer le temps qui passe. Si le Japonais est un adolescent au début du roman, à la fin du roman et de l'enquête, il est âgé de la quarantaine !

Je ressors donc de ma lecture très mitigée. La quatrième de couverture laissait supposer plus. Elle semble à elle seule contenir plus de détails que l'ensemble du roman. J'aurais aimé plus de précisions sur les circonstances de temps et de lieu, sur les différents personnages et sur l'avancement de l'enquête. La déception vient surtout du fait qu'il n'y a pas d'interactions entre les différents protagonistes, pas de confrontation avec des politiciens véreux, pas d'action à chaud. C'est construit très différemment d'un policier classique. L'impression de devoir prendre le peu d'informations disponibles pour argent comptant m'a vraiment frustrée.

Petite remarque pour finir, le titre "41" ne fait pas que référence au calibre utilisé pour abattre les victimes mais aussi au "bal des 41 maricones" de la culture populaire mexicaine. Il s'agissait d'une descente de police dans une maison où des hommes, dont certains appartenant à la haute société, s'étaient travestis. le gouvernement de l'époque a tenté d'étouffer l'affaire. Selon la rumeur, il y aurait eu un 42e, le beau-fils du président qui aurait pu fuir. Depuis, les nombres 41 et 42 désignent les homosexuels, 42 désignant les homosexuels passifs. L'auteur semble s'être inspiré de ces faits pour ce roman.
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