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Critique de patachinha


Difficile de parler d'un tel témoignage sans évoquer l' émotion qu'il suscite. Les épreuves de cette enfance brisée, de ce futur a priori sans avenir, l'ont poussé à se dépasser pour se construire une vie digne, riche de rencontres fortuites, qui l'ont toujours poussé vers la quête de la reconnaissance et de l'amour.



Quelqu'un qui reconnait ses faiblesses, ses erreurs passées, qui s'apprivoise jour après jour dans la jungle de sa solitude intérieure, c'est quelqu'un de foncièrement bon. Qu'il doute de lui-même, de ses capacités et cherche une voie pour se reconstruire au milieu de cette vie chaotique force le respect. Sa voie a été la foi. Sa simplicité, son humilité, sa main tendue à d'autres passés par les mêmes galères laissent un message d'espoir revitalisant.



Comme il le démontre l'être humain est capable du meilleur ou du pire, et dépend souvent de mains tendues, de mots jaillis au bon moment, de réconfort, mais aussi de beaucoup d'échecs. L'échec a été pour lui un puissant moteur dans sa vie. Il a traîné de foyers en foyers, abandonné par ceux qui avaient le devoir de le guider vers l'âge adulte, maltraité, frôlant à maintes reprises le monde de la délinquance, se forgeant un caractère bélliqueux pour se protéger; mais cette carapace de méchanceté volera en éclats, ou plutôt se diluera peu à peu sous l'influence de personnes qui lui apprendront le respect de soi-même et des autres, ainsi que du pardon.



Un témoignage poignant, rempli d'espoir, d'un homme courageux qui a su tordre le cou à beaucoup de déterminismes.



"Je leur raconte ma parabole préférée, celle que m'a enseignée la vie : la prière du fumier.

Pour faire pousser de belles fleurs dans un jardin, il faut du fumier. C'est notre passé. Dieu s'en sert pour nous faire grandir.

Quand le crottin sort du cul du cheval, il est trop chaud, trop acide, trop lourd. Il pue, il dégoûte. Si tu le répands aussitôt sur les fleurs et sur les semences, il les brûle et les écrase.

Le fumier, il faut le laisser reposer, sécher, se décomposer lentement. Avec le temps, il devient malléable, inodore, léger, fécond.

Alors il donne les plus belles fleurs et les plus belles pousses.

Dieu se sert de notre passé comme du fumier pour nos vies. Pour nous faire grandir.

Mais si tu gardes la tête dans ton passé tout chaud, il t'étouffe. Il faut le laisser reposer.

En nous se décompose insensiblement ce qui est mal sous l'action du temps et de la grâce. Il nous faut aimer ce dont nous avions honte et qui nous paraissait ignoble. Ce fumier deviendra source de fécondité.

Notre passé, notre souffrance, nos galères, nos cris, c'est le chant en langue des pauvres.

On ne peut être aujourd'hui sans avoir été hier.

Qui que tu sois, quelles que soient tes blessures et ton passé douloureux, n'oublie jamais, dans ta mémoire meurtrie, que t'attend une éternité d'amour."
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