Ce recueil de poèmes en trois parties est un objet d'une grande beauté : le contact du papier sous la peau est déjà une première invitation à la lecture. Puis cette accroche :
« le philosophe pense Les nuages
Le poète nuage Les pensées »
En est une seconde.
Ce recueil est une résonance vitale, un jeu magnifique sur et avec les mots. Chacun d'entre eux explose en bouche, joue avec la langue, prend corps pour dire les sentiments.
Trois parties successives, trois univers différents. La première, « Vibrations essentielles », nous conduit en bord de mer, sur la grève. Il y est question d'amour désespéré, d'impuissance, de perte de soi. Un poème à retenir : « Les mots disent ».
La deuxième partie, « Doucement, vivre », plus calme, plus lente, nous mène aux souvenirs d'enfance, nous fait entendre la musique de la nature, de la voix, des instruments, nous déroule les saisons. « le vitrier » m'a rappelé le « Mauvais vitrier » des Petites poèmes en prose de
Baudelaire, celui de
Stéphane Mallarmé et la chanson de
Prévert.
Enfin, les « Transes-positions » forme une troisième partie où l'on retrouve le corps en fuite dans un monde complexe, où les rapports humains sont biaisés par les objets, le commerce et l'argent. Plusieurs poèmes mathématiques sont inattendus par tant de poésie. « Comptine de rien » pour laquelle je ne trouve aucun commentaire à faire me transporte à chaque lecture.