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Critique de gouelan


Trébizonde, sur les rivages de la mer Noire, était un carrefour des grands vents de l'Histoire. Elle fut aussi un lieu d'horreur, où la haine, la cruauté et la colère des hommes, ont fait couler le sang, et tout cela par convoitise et par haine de la culture et de la religion de l'autre. La main de l'homme a frappé, sans égard pour ces Arméniens, qu'ils soient jeunes ou vieux, hommes ou femmes. La compassion et la raison humaine n'ont plus leur place dans cette logique d'extermination infernale.

Les survivants tentent de continuer à avancer ailleurs, portant sur eux le poids de leur passé, les souvenirs des disparus. Ils n'ont plus de patrie, mais ils transmettent leurs traditions, leur état d'esprit et surtout leur force, leur fierté.
La main de l'homme, aussi impitoyable et déterminée soit-elle, ne pourra pas effacer cette communauté d'hommes qui a lutté et gardé la tête haute, face à tant de perversités et d'atrocités..

Gaya Guérian raconte dans ce roman l'histoire de sa grand-mère et de sa mère, toutes deux survivantes du génocide de Trébizonde, en Arménie. Un roman qui rappelle celui d'Henri Verneuil ; Mayrig. Beaucoup d'émotions et beaucoup d'incompréhensions devant cette misère humaine.
Des enfants en quête de racines , pour ne pas oublier que leur naissance est une victoire sur les bourreaux, qu'elle est le fruit d'une lutte acharnée pour la vie. Des enfants qui démontrent que le fil de la vie, aussi fragile qu'il soit,tendu d'une génération à l'autre, n'est pas aussi facile à rompre qu'on pourrait le croire.
Des enfants qui racontent, pour qu'on n'oublie pas que l'on peut mourir parce qu'on est différent de l'autre.

Les bourreaux ont bien peu de valeur face à ceux qu'ils persécutent et qu'ils prennent pour des sous-hommes. Et l'histoire se répète hélas, comme si aucune leçon n'avait été retenue. Beaucoup d'hommes fuient encore leur patrie en quête de paix et de dignité, victimes de la capacité de destruction de l'homme.

Je remercie les Editions XO ainsi que la masse critique de Babelio pour ce roman sensible et chaleureux. L'Arménienne, L'indestructible fil de la vie, est un roman précieux qui permet de savoir et de ne pas oublier. C'est aussi une leçon de vie.



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