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Critique de silvereGG


La Peau Dure, de Raymond GUERIN :
Féministe, social…
Vous allez me dire un homme qui parle de la condition des femmes ? Cela parait impossible et pourtant ! On est fin des années 1940, en 128 pages, l'auteur nous raconte le vie de trois soeurs, qui subissent une société entre les mains d'hommes blancs riches. Je ne dis pas que les femmes ne sont que des victimes, car, elles peuvent avoir des passe-droits (vous le découvrirez dans le livre tout seul), si elles ont un peu d'argent. Bon, faisons la liste non exhaustive des thématiques de ce plaidoyer humaniste :
- L'avortement ( Clara arrêtée pour une accusation farfelue d'avortement venant d'une autre femme pas très innocente) ; notre héroïne va passer environ 15 jours en prison, avant d'être libérée.
- L'humiliation au poste de police qui dure 3 jours, qui nous retourne l'estomac, car trois des besoins fondamentaux de l'être humain sont mis à mal, le sommeil (un banc en bois pour dormir), l'alimentation (quasiment pas d'accès à la nourriture), l'hygiène (je n'ose pas en parler, je vous laisse le découvrir par vous-même).
- le divorce, même quand c'est l'homme qui a tous les torts devant la justice, cela reste la faute des femmes.
- La garde des enfants, c'est la même chose que pour le divorce, avec en plus des personnages comme le prêtre qui prend fait et cause pour le père, vu qu'il est sûr et certain que c'est la mère qui doit-être fautive (on ne sait pas de quoi ?).
- Les violences faites aux femmes ( Jacquotte qui, après son divorce se retrouve à vivre avec son patron, qui, en plus d'être un fainéant, la bat).
- La soumission au père, qui les envoie faire le STO en Allemagne pour se débarrasser d'elles.
- L'autre voie qui n'est ni celle du mariage ni celle du placement comme bonne à tout faire et qui se trouve être choisie par la dernière, Louison, qui semble plus libre mais à quel prix ?
En ce qui concerne la partie plus particulièrement sociale du roman :
On trouve ici un exemple de la condition ouvrière de cette époque, une forme d'aliénation au travail ( « On sortait de là comme si on nous avait fichu des coups de marteau sur la tête »).
Cet ouvrage, nous montre la société que souhaitent ceux qui voudraient interdire l'avortement de nos jours. L'auteur parle le langage des personnages qu'il met en scène. Il me semble que Raymond GUERIN prend la parole une fois dans son livre sous les traits d'un de ses personnages, progressiste. Personnellement étant féministe, je me réjouis de découvrir un auteur homme déjà engagé en 1948 pour la condition des femmes. C'est un vrai coup de coeur pour un OVNI de la littérature.

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