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Critique de mamansand72


Je ne connaissais pas du tout ni cet auteur, ni ce roman, jamais entendu parler…Mais comme c'est une amie avec qui je suis sur la même longueur d'inde « littéraire » qui me l'a prêté, je n'ai pas hésité et l'ai lu « les yeux fermés », façon de parler bien sûr !

C'est un roman court mais percutant. C'est un roman social qui date de 1947, qui décrit la fracture sociale entre bourgeoisie et petites gens, et aussi entre hommes et femmes à tous les étages de la société.
Trois soeurs, trois narratrices, trois personnalités bien différentes, racontent leur quotidien, leurs préoccupations, leurs pensées, dans leur langage populaire qui rend le texte si vivant.
Elles se trouvent livrées à elles-mêmes, rejetées par leur père et leur belle-mère à la mort de leur mère, devant subvenir seule à leurs besoins. Clara, bonne à tout faire dévouée à ses patrons, est accusée à tort d'avortement clandestin et se retrouve en prison sans pouvoir ni se défendre ni s'expliquer, victime d'un système sourd et aveugle régi par des hommes qui n'accordent aucune valeur à la parole des femmes, et encore moins à celle de femmes jeunes, pauvres et célibataires. Jacquotte, la plus jeune est la plus « raisonnable, mais de santé fragile, son mari se désintéresse d'elle dès qu'elle ne peut plus travailler et « coûte » pour ses soins. Divorcée, elle se retrouve au ban de la société, dépendante d'un homme plus âgée qui l'a engagée comme bonne et abuse de son pouvoir sur elle. Quant à la plus délurée, indépendante et révoltée, l'indomptable Louise, elle va payer très cher ses choix de vie trop peu conventionnels et son refus de rentrer dans le rang !
A travers ce roman, l'auteur dénonce les conditions de vie des femmes à cette époque où étaient communément admis les faits de battre sa femme ou ses enfants, de tout décider pour elle sans lui accorder d'importance. Les femmes croulent sous les devoirs et obligations sans avoir aucun droit si ce n'est celui de se taire et d'obéir, au père, au mari, au patron.. Il dénonce également les conditions de travail, d'exploitation plutôt des femmes, qu'elles soient au service d'une famille ou embauchées dans une usine ou un atelier. Il montre également une image de la famille loin de celle d'aujourd'hui : pas de place pour le sentimentalisme à une époque où les enfants arrivent sans être désirés et représentent plus une charge, une bouche à nourrir, qu'une promesse de bonheur.
A la lecture de ce livre, on ne peut que saluer et mesurer les progrès sociaux énormes que notre société a connus en quelques décennies !
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