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Critique de mfrance


Il en a eu de la chance Josef Mengele !
une enfance privilégiée, des études de médecine, une famille riche, grâce à la prospère entreprise qu'elle possède et qui le soutiendra financièrement toute son existence.
Une vie de rêve à Auschwitz où, sous couvert d'expériences médicales, ignobles et farfelues, auxquelles d'ailleurs il devait croire, il pouvait assouvir ses penchants sadiques en toute impunité, en tuant, amputant, charcutant au nom du progrès de l'humanité ... euh, non de la race aryenne !
Tout change en 1945, pour cause de capitulation du 3ème Reich, celui-là même qui devait durer mille ans .... mais là encore la chance est avec lui. Il réussit à passer entre les mailles du filet se resserrant autour des dignitaires nazis. Peut-être aussi n'était-il pas, à ce moment là, considéré comme un assez gros poisson ! quoi qu'il en soit, voilà notre homme arrivant en Argentine, terre d'accueil de nombreux criminels nazis chaleureusement accueillis par le régime de Péron, dont les motivations en l'occurrence apparaissent assez obscures, ou même carrément utopiques.
Il y vit quasiment comme un coq en pâte pendant presque dix ans .... jusqu'à ce qu'enfin cette chance insolente le fuie. Il était temps !
Et ce, grâce à son sinistre collègue Eichmann, dont l'arrestation va lancer la chasse aux nazis.

Mengele ne sera jamais arrêté, mais pendant la vingtaine d'années qu'aura duré sa traque avant sa mort accidentelle, il aura au moins connu les affres de la peur, l'angoisse incessante d'une possible arrestation avec, en ligne de mire, une condamnation à mort quasi certaine .....
il vivra sur le qui-vive, terré dans la jungle, entouré de chiens de garde, scrutant indéfiniment l'horizon depuis son mirador ... !
Cet être méprisant, haineux, manipulateur égocentrique, parfaitement indifférent à tout autre que lui, va ressasser ses haines, vomir sa bile, confit dans ses certitudes d'avoir agi pour le bien de l'Allemagne et va achever son existence dans le stress, la solitude, les nuits blanches et la maladie. Ce sera son lot pendant ses dix dernières années et cette punition là est peut-être pire que le sort qui lui aurait été réservé s'il avait été arrêté !

Olivier Guez trace un portrait glaçant de ce sinistre individu, appuyant son propos sur de nombreux documents à l'authenticité avérée. Oui, il faut continuer d'évoquer ce que l'humanité a produit de pire, car l'avenir se construit avec les leçons du passé.
"Toutes les deux ou trois générations, lorsque la mémoire s'étiole et que les derniers témoins des massacres précédents disparaissent, la raison s'éclipse et des hommes reviennent propager le mal." nous dit l'auteur. Il est donc primordial de ne pas oublier.

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