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Critique de butineries


Sarah, quarante ans, est l'archétype féminin : un mari, Pierre, un enfant de six ans, Thomas, un métier, Directrice des Ressources Humaines. Classique, banal presque. Sarah veut vivre autre chose : écrire un roman par exemple. Pour cela, elle prend une année sabbatique. Et c'est à partir de ce moment-là que les choses se détraquent. le quotidien, jusqu'alors bien réglé, devient un enfer.

Père et fils ont une relation très fusionnelle. À tel point que Sarah, devenue mère sans grande conviction – « le choix de Pierre. Son envie, son désir. » – considère la comptine qu'ils chantent à tue-tête, rengaine qui intervient régulièrement dans le récit (d'où est tiré le titre d'ailleurs), comme une menace. Elle en est fort troublée. D'autres détails qui pourraient être insignifiants (l'épisode du lapin, de l'araignée, la description du plateau de fruits de mer…) accompagnent d'étranges symptômes : Sarah perd ses cheveux, elle maigrit, elle doute de ce qu'elle a dit ou de ce qu'elle a fait, elle constante d'étonnantes rougeurs sur les bras, elle est épuisée. Maladie ? Dépression ? Burn-out ? le médecin hésite, décontenancé. Face à elle, Pierre est un homme d'affaires plein de succès. Il a toujours « l'air frais et reposé« , il sent bon et il se montre très amoureux de « sa chérie » (surnom un peu trop répétitif dans les dialogues).

Distillant des descriptions troublantes – « sur le plan de travail, les steaks hachés ressemblent à des éponges imbibées de sang » -, ainsi que des expressions déconcertantes comme des « jours léthargiques« , le roman d'Émilie Guillaumin, thriller psychologique à la limite du fantastique, ne laisse pas reprendre haleine. Petites dents, grands crocs dérange et oppresse, en cela qu'il est une autopsie violente d'un couple devenu une famille en apparence heureuse et d'une mère piégée. « Thomas était devenu ma prison. » le lecteur, de plus en plus angoissé, voit l'héroïne dériver de la tristesse à la folie, jusqu'à la terrible fin. Sarah perd-elle réellement la tête ? Ou la pousse-t-on à le croire ?
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