Pas facile de classer ce livre épais et dense dans le genre purement biographique. On n'est pas non plus dans l'essai ou une juxtaposition d'essais, mais plutôt dans le plaidoyer, la justification d'un positionnement et dans une forme de réplique à des attaques outrancières.
Henri Guillemin, auteur de ce
Robespierre : politique et mystique reprend tous les arguments des détracteurs de
Robespierre, de son vivant même, et les démonte. Sans tout excuser, il montre que les accusations portées par Vadier, qui siégeait au Comité de Sûreté générale dans l'un des pavillons des Tuileries, étaient des mensonges fabriqués pour faire passer l'Incorruptible pour un ami de l'Église, des papistes, des prêtres (Vadier se servit du cas de Catherine Théot pour montrer du doigt Maximilien présenté comme un dangereux esprit mystique qui cachait bien son jeu). Oui,
Robespierre pensait qu'il fallait se référer à une puissance supérieure à l'homme, mais il était contre l'asservissement à une Église.
Il en va de même des charges retenues par les ennemis de
Robespierre qui aurait été étouffé par le "sang de Danton" et qui aurait été porté par goût à faire tomber les têtes. Tout n'est pas excusable chez
Robespierre : la mort de
Louis XVI, celles d'Hébert, de Danton, de
Camille Desmoulins étaient-elles nécessaires ? On peut soulever la question. Mais la charge de
Robespierre contre des Lafayette et gens du même genre était amplement justifiée. Enfin la démonstration de la médiocrité et de la coupable complicité pour des raisons douteuses des Thermidoriens qui firent tomber
Robespierre n'est plus à faire. Ils dissimulèrent de la sorte leurs propres turpitudes.