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Critique de Chri


Le parti communiste chinois arrive au pouvoir en 1949 avec Mao Tse-tung à sa tête pour tourner la page du moyen-âge et du colonialisme. le modèle marxiste-léniniste est le point de départ d'une immense transformation politique, économique et sociale.
Evidemment Jacques Guillermaz, l'auteur de cette histoire du parti communiste prendra la précaution de mettre le mot démocratie entre guillemets à chaque fois qu'il sera utilisé par les communistes, mais il y a un sentiment démocratique, comment pourrait-il en être autrement pour un "gouvernement du peuple".
Des avis différents s'expriment au sein du parti à propos de la profondeur et du rythme de la collectivisation qui doit libérer les paysans des abus des propriétaires fonciers. Des expériences à grande échelle seront tentées avec des avancées et des retraits, des communes populaires jusqu'au retour à la simple équipe de production. La planification est mise en place avec une bonne dose de réalisme, et d'ailleurs l'abandon soudain de cette planification en 1958 conduira à l'échec du "Grand bond en avant". Mao Tse-tung déclare à ce moment là, à Lunshan : « ….on ne calcule plus les quantités de charbon, de fer, de moyens de transport dont on a besoin, mais le charbon ne se déplace pas tout seul, il faut le charrier. Cela je ne l'avais pas prévu, ni moi, ni XX, ni le premier ministre. Je ne savais probablement rien de cela, ce n'est point que je veuille me disculper mais cela me disculpe tout de même car je ne suis point à la tête de la commission du plan. Avant août de l'année dernière je me suis consacré à la révolution. Ne connaissant rien à la construction je ne comprends rien à la planification industrielle. »
Mao Tse-tung manifeste ainsi sa passion pour la révolution. Annonçant la révolution culturelle, il déclare en 1962 : "si nous oublions l'existence de classes et la lutte des classes, il se passerait peu de temps, peut-être quelques années ou une décennie, tout au plus quelques décennies, avant qu'une restauration contre-révolutionnaire n'ait inévitablement lieu à l'échelle nationale, que le parti marxiste-léniniste ne devienne un parti révisionniste, un parti fasciste et que toute la Chine ne change de couleur. Que les camarades veuillent bien réfléchir à tous les dangers que comporte cette situation"
En fait les camarades du parti ne sont plus du tout en position de s'exprimer. le culte de la personnalité de Mao Tse-tung domine toute la Chine qui se trouve finalement au bord de l'anarchie. Dans ce contexte les gardes rouges, facilement comparables à des conquistadors, vont "bombarder les états majors du parti", selon l'expression de l'époque. Après la mort de Mao en 1976, Teng Tsiao-ping fera partie des anciens communistes qui vont contribuer à reconstruire le parti sur des bases pragmatiques.
En 1979, la Chine est devenue une puissance mondiale avec un potentiel de super-puissance. Sur le plan diplomatique, Chou En-lai, mort lui aussi en 1976, a largement contribué à façonner son image, tentant d'abord d'inspirer la confiance avant d'inspirer la crainte. Depuis cette époque nous voyons la Chine concrétiser son super potentiel économique, mais les vieux réflexes de l'épuration des premières heures du parti, des campagnes de masses et de la terreur sont-ils loin ? Et d'autre part en Europe, l'inquisition, les guerres et le fascisme sont-ils bien loin ? Balayons devant notre porte avant de proposer nos modèles à ceux qui pourraient aussi bien nous proposer les leurs. Et pourquoi ne pas croire en l'éducation socialiste "faite d'altruisme, de courage, de persévérance, de confiance devant les difficultés, d'esprit de sacrifice envers la communauté nationale et la construction socialiste"? le titre de ma prochaine lecture est "La Chine et la démocratie".
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