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Critique de Ziliz


Ziliz
20 février 2014
Comment passe-t-on d'un poste de cadre en agence de pub à la scientologie ? Indépendante, volontaire, bosseuse, Marion ne semble pas être une proie facile pour tomber dans ce genre de piège. Elle a quand même un passage à vide : pression au boulot, fiesta pour décompresser, nuits blanches, alcool et LSD. Et deux petits Guronzan le matin pour attaquer une nouvelle journée.

Dans cette période de doute sur sa vie affective et professionnelle, Marion rencontre la "bonne" personne qui prétend la remettre d'aplomb avec une méthode d'épanouissement personnel. Idée alléchante : enfin quelqu'un l'écoute, elle est bien accueillie dans un groupe, entourée d'affection.
"A cette époque, me lancer dans une nouvelle expérience ne me faisait pas peur. Bonne ou mauvaise, comment savoir si on n'essaye pas ? Ils étaient tous vachement sympas. J'ai foncé." (p. 33)

Tout semble rose. Environnement chaleureux et bienveillant, sport de remise en forme, coaching pour reprendre sa vie en main (et accessoirement apprendre à manipuler les autres). Mais aussi, en parallèle, insidieusement puis franchement : lavage de cerveau, endoctrinement.
On propose rapidement à cette jeune femme dynamique une promotion au sein de la structure, au centre européen de Copenhague. Les adeptes y vivent en collectivité, en dortoirs (pour les 'bleus'). Ils sont coupés de tout contact avec leurs proches et de l'extérieur en général (journaux et livres interdits), et obligés de trimer pour les services de "l'église", mais aussi parce que la fatigue empêche de réfléchir.
Difficile d'en sortir, on vous cuisine quand on sent la motivation faiblir.
Et les membres continuent à surveiller et harceler longtemps après leur départ ceux qui ont quitté le mouvement et voulu couper les ponts.

Pierre Henri et Louis Alloing ont recueilli et mis en image ce témoignage d'une victime de la Scientologie.
Ne connaissant cette "église" que de très loin, via quelques uns de ses célèbres ambassadeurs, j'ai été surprise de ce fonctionnement hiérarchique, avilissant et de cette vie en collectivité.
La question que je continue de me poser : jusqu'à quel niveau de la hiérarchie les membres d'une secte sont-ils sincères dans leurs croyances ?

--- Dans cette collection, un autre album à découvrir : 'En chienneté, tentative d'évasion artistique en milieu carcéral', de Bast.
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