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Critique de Zoeprendlaplume


Il s'agit d'un essai, de Cécile Guillot, écrivaine et éditrice du Chat noir.
Dames de rêves, dames d'ombres présente une immersion dans la littérature gothique anglo-saxonne féminine, du XXème siècle à nos jours.

L'ouvrage se lit facilement, très agréable à parcourir. Si vous craignez les tartines universitaires, vous serez ravis ici. Cécile Guillot propose une jolie porte d'entrée dans le genre gothique, avec un sujet fort bien borné et tout aussi bien suivi, et une structure très simple (un peu trop, mais j'y reviendrai).

Après une introduction présentant les grandes caractéristiques du genre, plusieurs chapitres proposent des focus sur des autrices, connues ou tombées dans l'oubli. Biographie, oeuvres notables, intégration dans le marché éditorial de l'époque, citations…
On redécouvre ainsi des oeuvres moins connues de Daphné du Maurier, ou des autrices prolifiques comme Eleanor Hibbert.

J'ai apprécié la démarche, d'autant que Cécile Guillot remet en lumière des écrivaines oubliées, et des oeuvres méconnues. L'apport d'interviews d'autrices, de spécialistes et d'une personne du monde académique apporte de l'eau au moulin, et c'est intéressant.
Toutefois, je suis restée sur ma faim.

En effet, j'ai trouvé que les propos, certes intéressants avec un point de vue psychanalytique qui décrypte certains mécanismes typiques du genre, manquaient d'approfondissement.
Le sujet aurait d'abord dû être, à mon sens, davantage explicité. Si on se doute bien des multiples raisons à la limitation de l'essai à la sphère féminine, et si on en comprend en lisant l'essai (beaucoup d'autrices pour un lectorat tout aussi féminin), il manque à mon sens de contextualisation. le choix du XXème siècle et de la production anglosaxonne auraient gagné aussi à être éclaircis. EN bref, il manque une introduction à cet essai, qui aurait pu présenter la démarche, le choix du corpus, et les limites de l'étude.

D'autre part, la structure de l'essai, certes d'un abord facile permettant à un public large de découvrir facilement ce genre littéraire, est assez plate. Les autrices se succèdent les unes aux autres, et c'est une impression de catalogue qui manque de remise en perspective et de hauteur qui intervient assez vite.
C'est assez dommage, car Cécile Guillot est une passionnée du genre, et amorce ici beaucoup de réflexions fort intéressantes, mais qui ne sont pas poursuivies dans l'essai. Les différentes oeuvres ne dialoguent que peu entre elles.
A mon goût, il manque aussi un point de vue masculin, qui aurait permis de bien saisir la spécificité des productions présentées dans cet essai.

Enfin, je regrette aussi la troisième partie, qui consiste en une ouverture. Très bien vu, mais trop fourre-tout et trop rapidement balayée pour être opportune. Par exemple, cette partie passe du livre à l'écran avec seulement deux oeuvres présentées, et passe rapidement à la littérature gothique "ailleurs" (un chapitre american & co, rassemblant à la fois le Canada, le Mexique, l'Australie et le Japon : choix particulier, surprenant, qu'il aurait également fallu justifier ici).
Et si l'autrice termine sur les productions françaises, la page est trop rapidement tournée pour qu'on puisse en avoir un aperçu satisfaisant.

Je conseillerais donc cet essai aux personnes qui ne connaissent absolument rien au genre et qui souhaiteraient en avoir un aperçu global et rapide, le tout en lisant un ouvrage facile d'accès.
Pour les autres, même s'il peut amener une petite frustration, cet ouvrage se révèle intéressant dans la mesure où il fait (re)découvrir des oeuvres du genre qui gagnent à être connues et surtout pour ses bibliographies de fin de chapitres qui permettent justement de creuser les amorces de réflexion que l'essai aborde.

Lien : https://zoeprendlaplume.fr/c..
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