AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sachenka


Mais quelle horrible histoire ! Je me suis rendu jusqu'au bout, sans doute parce que je n'aime pas laisser un livre inachevé et probablement parce que, secrètement, j'espérais toujours que quelque chose de positif en ressorte. En vain. Pourtant, la prémisse de « Encore » m'avait plu et, plus je la relis, plus je me dis que tous les éléments y étaient pourtant présents. C'est un roman coup de poing, c'est tout à fait vrai ! L'auteur turc Hakan Günday a trouvé un bon filon, le sujet des clandestins occupe beaucoup de débats sur la place publique. Toutefois, si le sujet a tout pour intéresser, la façon dont il a été développé m'a repoussé.

Le jeune Gazâ vit en Turquie, près de la mer d'Égée, cette route qu'emprunte des milliers de migrants chaque année. Et son père travaille à faire passer ces clandestins en Europe. Mais ce père, Ahad, est un homme dur, tout un modèle pour Gazâ qui, à dix ans, cause la mort d'un jeune Afghan. le voilà lancé sur la même voix que son père ? J'aurais pu comprendre ce geste, un accident, un choix difficile entre sa survie et celle d'un inconnu. Et j'aurais pu passer le reste du roman à le voir se battre (au sens figuré) dans un choc des valeurs. Mais la chute de Gazâ est longue et horrible ! Et il n'en sort pas grandi ! Il devient un tortionnaire encore pire que son père, un monstre, un être ignominieux. Et c'est d'autant plus triste qu'on sent qu'il avait le potentiel de devenir autre chose, de rejeter le leg de son père. Il me serait difficile, voire impossible, d'entendre tous ces migrants prisonniers laisser échapper un faible « daha, daha », ce qui signifie encore, d'où la significaiton du titre.

encore, j'aurais pu continuer avec un certain intérêt, un peu comme dans « American Psycho » ou « Il faut qu'on parle de Kevin », ces psychopathes qui foncent en ligne droite. Mais non. Gazâ continue sa chute, littéralement cette fois-ci, puisqu'il tombe dans la cale du bateau de son père et devient prisonnier des autres clandestins, puis de ses propres peurs alors qu'il est abandonné au milieu de cadavres. Terrifiant et très malaisant. Pire, dégoûtant ! Je ne voyais pas l'intérêt de tous ces détails pénibles que je vous épargne.

Éventuellement, Gazâ est libéré puis envoyé dans un centre à Istanbul. Là, il reprend du poil de labête et performe bien à l'école mais la folie le reprend. Trop bizarre, je ne savais plus où l'auteur voulait m'apporter avec osn histoire. Gazâ, lui, après un bref séjour dans un hôpital psychiatrique, se met à faire le tour du monde et il aboutit en Afghanistan (la mort du jeune clandestin continue à le troubler) où… je vous laisse sur ce suspense, si l'envie de lire le roman vous prend. Je dirai seulement que la fin est prévisible et laisse un gout amer d'insatisfaction. Trop peu trop tard. Décidément, « Encore » est un livre dérangeant et dur, qui raconte un monde violent et malheureusement vrai, mais qu'il ne sera pas donné à tous de passer au travers.
Commenter  J’apprécie          300



Ont apprécié cette critique (25)voir plus




{* *}