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Critique de Apoapo


Ce livre possède les qualités, et surtout les nombreux défauts, d'un manuel pratique (publié chez un petit éditeur spécialisé), y compris une photo de couverture exécrable et une typographie « de machine à écrire ». de plus, il semble s'adresser surtout aux futurs hypnotiseurs, pour l'heure débutants absolus.
Dans la première partie, on notera la « Leçon 2 » qui se compose de tests pour « contrôler les capacités de l'hypnotiseur débutant », c-à-d. pour vérifier que le patient est effectivement « tombé » en hypnose. le cas échéant, ce dernier peut aussi se rendre compte d'où se situent ses propres résistances, démarche qui eût été plus utile sans doute. Les chapitres suivants, « leçons » 3 à 10, regroupent différentes méthodes selon qu'elles soient « uniquement par suggestion verbale », « avec attouchements », ce qui indique une filiation historique de l'hypnose avec le magnétisme mesmérien, « avec fascination par le regard », « avec fixation d'un objet, d'un point, etc. » - comme dans les films et les bédés, « avec un support bien précis », « par des procédés divers » ; suivent deux leçons qui donnent enfin une idée de l'existence de différents degrés d'hypnotisation - « Leçon 9 : Approfondissement du sommeil hypnotique », et surtout une première ébauche de leur possible usage – « Leçon 10 : La régression hypnotique », qui est celle qu'utilisèrent sans doute en premier les psychiatres et Freud lui-même à ses débuts. Enfin la « Leçon 11 » est consacrée au réveil post-hypnotique, à l'opposition à l'hypnose et à l'éventualité de son usage pour la détection du mensonge.
Symétriquement, la seconde partie du livre est consacrée à l'auto-hypnose. Cependant, elle est introduite par un petit chapitre historique très intéressant, qui expose justement la pérennité de la méthode depuis la plus haute antiquité, sous différents noms, sa parenté avec le magnétisme, les péripéties de sa fortune, le « divorce » entre magnétisme et hypnose, et enfin des derniers « avatar » de cette dernière, à savoir le « training autogène » et la sophrologie. Petit exposé fugace, malheureusement, surtout pas trop de « culture »... !
Suivent 20 « Techniques d'auto-hypnose et assimilées » qui se présentent en ordre de difficulté d'exécution croissante. Pourtant, ce qui semble surtout animer cet ordre, c'est l'efficacité croissante. Ainsi, les premières « techniques » ressemblent-elles à s'y méprendre à de simples exercices de maîtrise de la respiration, comme on peut en faire l'expérience en séance de yoga, voire simplement en échauffement avant une répétition de chant... Appeler cela de l'auto-hypnose me semble assez abusif. de même que les techniques de « relaxation » qui suivent, même si elles sont souvent conseillées aux insomniaques. Celles qui deviennent intéressantes et sans doute puissantes requièrent au préalable quelques séances d'hétéro-hypnose, et notamment, à partir de la « Technique n° 17 », lorsque l'auto-hypnose est induite par l'écoute, au téléphone, de la voix de l'hypnotiseur qui répète à l'hypnotisé un mot-clé (ou « code ») capable de le faire replonger en hypnose. Mais là encore, pas un mot de ce que l'on peut faire du sommeil hypnotique, une fois qu'il est atteint : que du « comment », pas de « pourquoi ».
Cette seconde partie se conclut par des « exemples concrets » : l'évocation de cas où l'hypnose a été utilisée dans différents domaines dont la gestion du stress, les études, le sport, la vie affective et la sexualité, le quotidien... Parmi ces cas, aucune pathologie grave n'est évoquée, sauf peut-être une addiction alcoolique légère, au point que, si ces pages avaient été inspirées par un ennemi de l'hypnose, qui souhaiterait dénigrer son efficacité ou la ridiculiser, celui-ci ne s'y serait pas pris autrement : je pense par ex. aux plusieurs cas rapportés où l'hypnose « a servi » des adultères hommes et femmes à mieux gérer leur vie ou bien à « y voir plus clair »...
La cit. qui suit relève aussi d'un humour que je présume tout à fait involontaire...
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