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Critique de JIEMDE


JIEMDE
11 septembre 2016
Une fois n'est pas coutume, j'ai pris mon temps pour déguster La quête de Wynne, voulant apprécier comme il se doit ce remarquable exercice d'équilibriste mettant en scène des personnages complexes, plongés dans le chaos incertain du bourbier afghan, le tout dans des paysages somptueux autant qu'inquiétants.

Elijah, quasi-orphelin élevé par un grand-père lui ayant transmis la passion des chevaux et l'art de les dresser, poursuit les traces de son modèle en s'engageant comme GI. Mais contre toute attente, il ne sera pas Rangers mais plongé sans transition dans une mystérieuse unité des forces spéciales en Afghanistan, après s'être distingué en sauvant un cheval au péril de sa propre vie. Sous les ordres du "légendaire" Capitaine Wynne, il va découvrir l'insoutenable pression et les horreurs des conflits modernes au cours d'une mission secrète qui tourne peu à peu au cauchemar et à la folie.

D'autres l'ont dit - écrit - avant moi, on ne peut lire ce livre sans avoir régulièrement en tête des réminiscences littéraires et cinématographiques qui surgissent au fil des pages : Conrad bien sûr, avec au début du livre ce Wynne que l'on attend, qui ne se montre pas, qu'on espère (redoute ?) rejoindre un jour, tel le Colonel Kurtz d'Apocalypse. Un côté Sept Mercenaires également, dans le cheminement de cette section perdue constituée d'individus si différents. De nombreux parallèles également avec le corps humain de Paolo Giordano. Et bien entendu cette impression de western moderne et tragique, dont la montée en puissance est incroyablement maîtrisée par Aaron Gwyn.

Car c'est là la très grande réussite de ce livre : une tension qui s'installe peu à peu pour monter crescendo jusqu'aux dernières pages, sans que Gwyn n'ait besoin d'en rajouter dans les artifices de style ou les effets grandiloquents. Son écriture reste simple, précise et descriptive, usant à bon escient de dialogues courts et nerveux pour changer ses rythmes. Cela saute notamment aux yeux dans le contraste saisissant lors des passages avec les chevaux, doux et apaisés, pour mieux être plongés la page suivante dans un enfer qui les dépasse et les effraie.

Enfin, La quête de Wynne nous offre une réflexion de plus - après d'autres - sur ces engagements US extérieurs et ces jeunes GI's envoyés dans des environnements qui les dépassent, physiquement préparés mais psychologiquement livrés à eux-mêmes. Alors parfois pour retrouver du sens, il faut un peu de mystique. Avec sa quête, Wynne poursuit sa voie. Pas forcément la bonne ? À voir...
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