>
Critique de jamiK
Quelle bonne surprise !
J'adore ce sentiment, lorsqu'on attend pas grand chose d'un livre, trouvé par hasard, dont on avait jamais entendu parler, juste débusqué parce qu'il entre dans les cases des challenges de Babelio, et qu'on découvre que c'est une véritable perle.
Au départ, un héros testostéroné, Coyotes Jones, est envoyé en mission sur la planète Freeway pour résoudre une affaire de secte religieuse. Rien que le nom du héros nous fait envisager de l'action genre space opera. On y retrouve des idées chères à la science-fiction, comme la télépathie, télékinésie, agrémenté de quelques super pouvoirs, mais aussi à la dystopie ou au fantasy. Mais l'auteure semble avoir un malin plaisir à nous diriger dans de fausses directions, le récit est en réalité plus introverti, avec plus de réflexions que d'action. L'écriture est élégante, le rythme assez original, on passe d'un interlocuteur à un autre, certains passages sont de simples comptes rendus, d'autres deviennent carrément poétiques, les personnages sont plus complexes qu'il n'y paraît, et quelques pointes d'humour, avec un brin d'ironie viennent agrémenter et mettre du sel au récit, comme par exemple ce qu'elle propose concernant le look des étudiants. Cela m'a fait parfois penser à Ursula le Guin, on se situe vraisemblablement dans la même mouvance.
Mais ce récit s'attaque à un problème plus épineux, où beaucoup d'auteurs s'y sont cassés les dents, c'est à dire la religion. Et je doit dire que là, Suzette Haden Elgin m'a bluffé, on retrouve la thématique du “Grand Inquisiteur”, nouvelle intégrée dans les frères Karamazov, elle joue habilement entre mysticisme, miracles, magie, messie… confrontés à la manipulation de masse, de l'usage de la religion par le pouvoir. On y retrouve des références à l'histoire des religions. L'équilibre périlleux ne dérape jamais, c'est si rare dans la littérature de science fiction qu'il faut le souligner. Enfin, j'ai adoré la fin, juste comme il faut.
Bref, c'est bien écrit, intelligent, d'une subtilité pétillante.
Suzette Haden Elgin n'était pas un auteur très prolifique, mais seulement un roman et quatre nouvelles ont été traduits en français, donc j'en appelle aux éditeurs, ressortez-la de l'oubli !
J'adore ce sentiment, lorsqu'on attend pas grand chose d'un livre, trouvé par hasard, dont on avait jamais entendu parler, juste débusqué parce qu'il entre dans les cases des challenges de Babelio, et qu'on découvre que c'est une véritable perle.
Au départ, un héros testostéroné, Coyotes Jones, est envoyé en mission sur la planète Freeway pour résoudre une affaire de secte religieuse. Rien que le nom du héros nous fait envisager de l'action genre space opera. On y retrouve des idées chères à la science-fiction, comme la télépathie, télékinésie, agrémenté de quelques super pouvoirs, mais aussi à la dystopie ou au fantasy. Mais l'auteure semble avoir un malin plaisir à nous diriger dans de fausses directions, le récit est en réalité plus introverti, avec plus de réflexions que d'action. L'écriture est élégante, le rythme assez original, on passe d'un interlocuteur à un autre, certains passages sont de simples comptes rendus, d'autres deviennent carrément poétiques, les personnages sont plus complexes qu'il n'y paraît, et quelques pointes d'humour, avec un brin d'ironie viennent agrémenter et mettre du sel au récit, comme par exemple ce qu'elle propose concernant le look des étudiants. Cela m'a fait parfois penser à Ursula le Guin, on se situe vraisemblablement dans la même mouvance.
Mais ce récit s'attaque à un problème plus épineux, où beaucoup d'auteurs s'y sont cassés les dents, c'est à dire la religion. Et je doit dire que là, Suzette Haden Elgin m'a bluffé, on retrouve la thématique du “Grand Inquisiteur”, nouvelle intégrée dans les frères Karamazov, elle joue habilement entre mysticisme, miracles, magie, messie… confrontés à la manipulation de masse, de l'usage de la religion par le pouvoir. On y retrouve des références à l'histoire des religions. L'équilibre périlleux ne dérape jamais, c'est si rare dans la littérature de science fiction qu'il faut le souligner. Enfin, j'ai adoré la fin, juste comme il faut.
Bref, c'est bien écrit, intelligent, d'une subtilité pétillante.
Suzette Haden Elgin n'était pas un auteur très prolifique, mais seulement un roman et quatre nouvelles ont été traduits en français, donc j'en appelle aux éditeurs, ressortez-la de l'oubli !
Acheter ce livre sur
