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Critique de littleone


Je remercie vivement les éditions Métailié et les organisateurs de "Masse critique" pour m'avoir permis cette lecture. Il me semble bien difficile d'en faire une critique, et j'ajoute que la 4ème de couverture est très bonne.
Je savais bien qu'il s'agissait d'un roman plutôt triste, en rapport avec la grande Histoire que je connais encore mal. Mais il m'a pratiquement été impossible de le lâcher. Il m'a bouleversée, touchée au plus profond, réveillant dans ma mémoire des souvenirs, des odeurs, des bruits, des sentiments contradictoires...
L'auteur s'exprime dans une langue poêtique sans occulter les réalités. Elle évoque des souvenirs d'enfance dans un milieu très éprouvé lors de la seconde guerre mondiale. Originaire de Carinthie, région située aux confins de l'Autriche et de la Slovénie où vit une minorité Slovène qui lutte aprement pour survivre et pour garder sa langue et sa culture, elle se souvient de son enfance. Une grand-mère, un père, des oncles et amis marqués par un passé douloureux. Dans leurs têtes et dans leurs corps ils gardent les stigmates des horreurs vécues pendant la résistance, les arrestations, les camps de concentration... ils tentent de les oublier. La grand-mère et le père de l'auteure peu à peu transmettent à leur fille, plus ou moins facilement, non seulement ce qu'ils savent ou ont vécu mais aussi leurs pensées. Marquée, la jeune fille n'aura de cesse de combler les vides de l'Histoire cachée, ces faits que personne n'évoque de peur de voir ressurgir les démons qui les ont ont fait souffrir. Etouffée par les secretss, dans une nature qui pourrait bien convenir au "Mur invisible" de Marlene Haushofer, elle lutte trouver sa voie, exister autrement que par les souvenirs du passé. "Je songe aussi qu'il est arrivé bien plus de choses que n'en peut supporter une enfance et qu'il est grand temps que je me transporte vers ce pour quoi je n'ai pas de notion toute prête" (p.82) Attirée par l'écriture elle trouvera dans cet art et dans le théâtre les moyens d'extérioriser son histoire de vivre sa vie de femme et d'artiste. Toujours, de retour au pays elle sera "portée par des sentiments d'appartenance et troublée par les contradictions politiques". La fin du roman est plutôt historique, et de ce fait un peu plus difficile à suivre. Une Postface de Ute Weinmann peut se révèler également très utile avant de commencer, pour ma part de l'ai découverte en cours de lecture. Un livre que je ne suis pas prète d'oublier.
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