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Critique de Sofiert



Après son premier roman, "Tabor", que certains ont qualifié  de" post-apo queer ", Phoebe Hadjimarkos Clarke livre un nouveau roman qui mêle science-fiction, fantastique et réalisme magique.

Tout commence lorsque Fauvel, une jeune femme qui a perdu un oeil à cause d'un tir de LBD lors d'une manifestation des gilets jaunes, s'installe à la campagne pour garder le chien du père de sa meilleure amie.
Déprimée et désoeuvrée, elle accepte de quitter la ville avec un reste du fantasme d'un retour à une nature enchantée tout en craignant l'ennui et la monotonie de la campagne en automne.
La chienne Hannah a une particularité qui relève encore pour nous de la science-fiction : elle a été clonée aux États-Unis à partir d'une chienne morte de vieillesse. Et contrairement à la chienne originelle, elle se montre parfois très agressive ce qui inquiète les habitants du village. D'autant plus que de nombreux animaux sont retrouvés sauvagement massacrés.

L'animal cloné n'est pas la seule incursion de la SF dans le roman. L'homophonie du titre évoque nécessairement le film de Ridley Scott et ainsi la menace de domination par l'organique. Ainsi que des connotations sexuelles qui surgissent au fil du roman jusqu'à ce qui s'apparente à une gigantesque éjaculation .
"Elle a senti tout ça, les présences alienes, elle en est certaine tout d'un coup. Elle comprend, elle a compris ce qu'il lui arrivait, lorsque les entités l'ont pénétrée. Son cerveau s'était ouvert comme une orange avec ses quartiers, comme un fruit quelconque d'ailleurs, délicat et offert, les alvéoles entrelacées, et puis des communications lui avaient été faites, versées dans le réceptacle béant des cavités, elle n'avait fait que prendre, acquérir mentalement, ça avait fendu son tronc, son sexe, passant le long des arcs de la jambe. "

Par ailleurs, lorsque Fauvel rencontre Mitch, un jeune étudiant en sociologie, elle découvre qu'il enquête sur des récits d'enlèvements par les extraterrestres, nombreux dans la région, surtout auprès de la population masculine qui cumule la passion pour la chasse et le métier d'ouvrier dans l'usine locale d'embouteillage.
Julien semble être le leader du groupe de chasseurs, il est aussi celui qui prétend être en contact avec les extraterrestres depuis son enfance et le détenteur de lourds secrets qu'ils lui ont confiés. Il a la réputation d'être un chasseur sans pitié et d'avoir une sexualité active, ce qui fait naître des fantasmes, tantôt sexuels, tantôt horrifiques chez Fauvel et chez Mitch. Tous les deux sont persuadés qu'il est responsable du massacre des animaux.

En mettant en scène les relations fusionnelles entre Fauvel et Hannah, notamment par les rêves communs, l'auteure nous plonge dans un conte fantastique tout en explorant les notions d'animalite et de violence.
Malheureusement pour moi, les dernières pages qui cherchent à exprimer une volonté de domination et la peur qui en résulte pour celles qui la subissent, m'ont perdue dans un délire d'hallucinations que je n'ai pas pu démêler.
La grande scène finale évoque davantage un exercice de style et n'apporte pas de conclusion cohérente. Si les fins ouvertes me conviennent parfaitement, il m'importe de comprendre vers où l'auteure a voulu m'emmener.
Et ce n'est pas le cas ici.

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