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Critique de fuji


Dès l'incipit "Tante Anna est morte à seize ans d'une pneumonie qui n'a pas guéri parce que la malade avait le coeur brisé et qu'on ne connaissait pas encore la pénicilline." le ton est donné.
Des phrases longues donnent la musicalité du récit fait par Iris au rythme des résurgences de l'histoire familiale .

Au départ les obsèques de Bertha la grand-mère d'Iris la narratrice. Celle ci a sa vie bien réglée, elle est bibliothécaire et est revenue pour les obsèques de celle qui avait tout oublié depuis des années et qui lui lègue sa maison et les souvenirs de trois générations de femmes.

La mélopée du récit est celle des pensées qui surgissent au fil des événements et qui tournent dans notre tête sans qu'ils soient évoqués ou partager, cela donne une sinuosité agréable aux réminiscences des souvenirs familiaux.

Et des souvenirs il y en a et des secrets aussi et notamment un qui est révélé très vite et qui font qu'Iris va se demander qu'elles sont ses attaches avec cette maison et pourquoi Bertha lui a légué à elle et non à une de ses filles, car Bertha avait toute sa tête au moment où elle a établi son testament.

Le lecteur voyage entre présent car Iris est bien vivante et passé au gré des méandres de la mémoire et des témoignages par petite touche.

Mélancolique mais pas triste, le temps qui passe n'a pas dit son dernier mot.

La mémoire s'use, se délite et quand son allitération se fait sentir fragilise la personne et son entourage jusqu'au placement dans des maisons spécialisées...
Ceux qui restent subissent parfois des incompréhensions, des appréhensions du à la peur de la perte de la personne connue et aimée qui ne reconnait plus et qui devient une inconnue.

Cette évocation de la vie de l'âge tendre jusqu'à la fin se fait avec habileté et tendresse et l'empreinte d"une nature qui vit a vie aussi.

L'auteur par de belles métaphores, nous fait croquer la pomme jusqu'aux pépins, avec ses différentes saveurs.

Une saveur que la jeune génération va retrouver par cette réflexion.

Un livre qui nous parle..."Quiconque oublie le temps cesse de vieillir."

Khatarina Hagena égrène ses souvenirs mais en fait une universalité qui permet à chacun de se reconnaître avant que le sentiment de perte de soit plus accessible et le contraste avec la rapidité et la brutalité d'une époque est un moteur pour rassembler ce qui fait l'essence et le sens de la vie.
C'est un véritable coup de coeur et je vais de ce pas découvrir son deuxième roman "le vol du héron".
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