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Critique de Bernacho


Jamais je n'aurais cru qu'on puisse pousser aussi loin l'art et la torture de la digression. Ni que ça puisse être aussi agaçant, tout en poussant à lire et continuer, encore et encore. C'est en tout cas l'effet que ce gros roman m'a fait.

D'abord il y a le monarque absolu de la tortuosité existentielle, Zafar, l'homme qui tourne sept fois autour de chaque pot, qui refuse absolument d'être là ou on voudrait qu'il soit, et à qui il faut plusieurs mois pour raconter une histoire de dix pages à son ami le Narrateur, qui, lui-même, aggrave sans vergogne la situation en entrelaçant tout ça avec sa propre vie. L'Auteur, quand à lui, fournit non pas une, ni deux mais trois épigraphes de bonne longueur à chaque chapitre.

C'est un roman au rythme bien particulier, où prendre le thé peut s'étendre en pointillés sur une centaine de pages, et où Zafar ne peut pas aborder le moindre souvenir sans se plonger dans un abîme de réflexions ou citer une étude de psychologie expérimentale.

Il est un peu panglossien, ce roman : éducation, différence sociales, religion, mathématiques, colonialisme, racines, sentiment d'appartenance, finance, science, couple, cognition, épistémologie, amour, etc., etc. Faire une liste des thèmes abordés me semble au dessus de mes forces.

On pourrait croire de ce que je viens d'écrire que je me moque, mais pas du tout, tout est intéressant, profond, pertinent, du moins à la lumière de ce que sais. D'ailleurs je suis bien heureux de ne pas avoir à donner une note à ce livre – ce qui s'apparente à un jugement, beurk - alors que mes différents mini bernachos internes ont des appréciations diverses et contrastées (c'est l'une des nombreuses réflexions développées dans le roman).

C'est une oeuvre extraordinaire sous la forme d'un sari un peu décousu en patchwork chamarré qui se termine en queue de pie d'espionnage

Je ne me hasarderai pas à trop parler du sujet et des personnages. Ca s'étend sur quarante ans, à Londres et Oxford et New York, au Bangladesh, Pakistan et Afghanistan, dans des squats d'immigrés, des maisons des quartiers chic, entre l'effrondrement des tours jumelles et celui du système des subprimes, etc.

Pour ceux et celles qui aiment l'aventure !
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