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".....la vérité se trouve ailleurs, quelque part à l'écart, en un lieu que personne n'a encore découvert"(W.G.Sebald-Austerlitz)

Mon coup de coeur top de cette année ! (pour le moment)

Moi qui n'aime pas les pavés, c'est mon second ce mois-ci.....un magnifique pavé littéraire. C'est le premier roman d'un avocat international spécialisé dans la défense des droits de l'homme, originaire du Bangaldesh, et vivant et travaillant à Londres. Le sujet est intéressant, le contenu passionnant !
Le narrateur, un banquier d'investissement, né aux Etats-Unis d'une richissime famille d'hommes d'affaire et d'académiciens pakistanais, à l'approche de la quarantaine est au bord du gouffre concernant vie privée et professionnelle. Nous sommes en septembre 2008, la crise des subprimes.
C'est alors qu'un matin se présente à son domicile de Kensington,quartier huppé de Londres, un individu qu'il ne reconnaît pas au premier abord.En faites c'est un ami proche d'université, Zafar, mathématicien de génie qu'il a connu à Oxford et perdu de vu depuis un certain temps. Ce dernier est dans un état plutôt misérable, il lui offre l'hospitalité. Ainsi débute un échange passionnant entre les deux hommes, qui va nous faire voyager à travers l'histoire de Zafar en parallèle avec celui du narrateur, de New-York à Kaboul, en passant par Princeton,Oxford,Dakha,Islamabad ........un voyage extrêmement riche aux seins de classes sociales très différentes, où les deux hommes abordent toutes sortes de questions sur la religion,l'histoire, la géopolitique, le racisme,l'économie,la littérature ( l'auteur lui-même étant un grand lecteur), la science dont particulièrement les mathématiques, et d'autres réflexions plus profondes sur les origines, le déracinement,l'amour,notre perception des autres et de nous-mêmes,la fidélité,la trahison, l'amour. Des échanges qui arrivent comme une bouée de secours au narrateur, qui remet en question toutes ses valeurs, quasi à mi-chemin de sa vie.

Le fil rouge du récit est Zafar, un homme brillant, fils d'une très modeste famille originaire du Bangaldesh,immigré en Angleterre peu avant la guerre civile de 1971. Suivant un brillant cursus en mathématiques et en droit,il sera successivement trader à New-York,puis avocat à Londres ( comme l'auteur), d'où il partira travailler à Dakha pour finalement être envoyer en mission à Kaboul....ça semble légèrement relever de l'autofiction, vu les similitudes des parcours,et certains passages notamment concernant le ressenti de différence de classes sociales et de races, que Zafar peine à surmonter.

Le narrateur nous raconte ici un récit non linéaire à travers leurs conversations qu'il enregistre et les carnets de notes de Zafar....sans jamais nous faire perdre le cours des événements.On le lit comme un thriller, un livre de psychologie,d'histoire, de philosophie, de sciences humaines ......et pourtant ça reste toujours un roman,un roman qui sollicite constamment notre attention ,notre réflexion et titille notre curiosité. J'ai rarement lu avec autant de plaisir, un roman aussi ambitieux, d'une intelligence remarquable, qui nous offre tant de sujets à réflexion au sein d'un même livre, avec l'humour en bonus.
L'auteur nous abonde en savoir dans tout les domaines pour finalement en venir à nous dire que (ironie du sort) notre savoir est beaucoup plus limité que nous ne l'imaginons, par conséquent l'humilité intellectuelle face au mystère et la complexité des choses de la vie est la plus sûre des sagesses.

Ce livre reçu à sa publication en 2014, le prix littéraire le plus prestigieux au Royaume-Uni, le James Tait Noir.
Ne passez pas à côté quelque soit vos goûts littéraires !

P.s.A la fin du livre,vous attend une surprise ! Surtout ne pas succomber à la curiosité !
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Après 10 ans d'absence, Zafar vient frapper à la porte de son ami. Entre ces deux hommes que tout semble rapprocher et qu'en réalité presque tout sépare vont s'entrecroiser de multiples récits qui défient tout résumé. L'un est né au Bangladesh dans une famille pauvre et dysfonctionnelle qui émigre en Grande-Bretagne. L'autre, d'origine pakistanaise, vit aux États-unis dans une famille aimante de la bonne société. Tous les deux cherchent à comprendre comment leur vie les a menés, malgré Oxford et leur appartenance à l'élite intellectuelle, à l'échec. Mais pas d'intimisme à la française ici: plutôt une fresque monumentale qui entraîne le lecteur de la guerre indo-pakistanaise jusqu'à la crise financière de 2008 en passant par l'impact du 11/09 sur la politique américaine au Moyen-Orient. Des individus aux États, c'est peu ou prou la même problématique qui ballotte les destins: la supériorité auto-proclamée des uns sur les autres, ceux qui n'ont ni la bonne couleur de peau, ni l'aisance sociale nécessaires pour ne rien voir des humiliations qu'on inflige en toute innocence. Zafar est amoureux de la belle, puissante et insignifiante Emily Hampton-Wyvern comme le Tiers-monde admire l'occident et elle le traite comme les tiers-mondistes vivent leur engagement: avec autant de détachement que de bonne volonté.
Dès lors, le savoir peut-il être suffisamment universel pour relier les êtres humains ? invite à s'interroger le titre. Sans doute son pouvoir est-il grand. le savoir élève et console, et les mathématiques offrent un monde où cohabitent beauté et rationalité, terre d'accueil de l'immigré où ne joue plus le déterminisme social. Mais savoir ne suffit pas. le roman reproduit en son centre l'illusion de Poggendorff. Il s'agit de choisir entre deux lignes dont l'une seulement prolonge une droite masquée en partie par un rectangle. La vérité, pour s'abstraire de l'illusion, a besoin d'une règle posée sur la feuille car notre oeil nous trompe. Mais, une fois la vérité connue, elle demeure abstraite et inaccessible à nos sens. Savoir ne change rien à nos perceptions. le roman illustre d'ailleurs cette illusion: les voix des deux personnages principaux se croisent au point souvent de se confondre; leurs discours et leurs souvenirs ne se superposent jamais tout à fait. À défaut de règle, dans un effort vain d'exhaustivité, s'ajoutent au texte principal des notes en bas de page et des citations mises en exergue au début de chaque chapitre. Mais, comme il se doit, de même que ce qu'on apprend ne suffit pas à nous révéler le vrai, ce sont les ellipses qui mettent sur le chemin de la vérité, au point que ce double récit d'hommes en colère mais policés aurait pu s'appeler « Histoire de la violence » car ce qui ne peut se dire vient de la peur de ne pas être entendu et faire souffrir peut sembler le seul moyen de faire accéder l'autre à sa vérité intime .
On est donc souvent partagé entre l'admiration et exaspération devant la somme de savoirs déversés dans ces pages. Mais elle relève moins de la didactique que de la supplique: si le savoir ne parvient pas à être le langage commun de tous les hommes, du moins peut-on entendre l'émotion de celui qui nous parle et se reconnaître à travers lui.
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Allons à l'essentiel concernant ce pavé de plus de huit cents pages en précisant que c'est une lecture très agréable, jamais ennuyeuse, pétrie de références littéraires ou scientifiques de qualité, de réflexions existentielles ou philosophiques intéressantes. J'ai vraiment passé beaucoup d'excellents moments en compagnie du narrateur et de son ami Zafar et j'en conseille donc la lecture.
Ce roman traite successivement ou concomitamment d'amour, d'amitié et forcément de déception et de trahison ; de mathématiques, de finance en particulier de la titrisation des subprimes; de guerres, d'actions humanitaires et d'aide au développement. Délaissant ces nombreuses thématiques toutes intéressantes, je retiens deux autres aspects parce que, pour lapidairement résumer ma perception de cet ouvrage, je dirais qu'il s'agit du récit de la dépression chez deux gagnants de la mondialisation ; comme dit Zafar, le personnage principal « certains soutiennent que la dépression est une maladie occidentale de la richesse. Peut-être, mais quand on est aussi malheureux que je l'étais… ». On sent autant d'amertume à être déprimé qu'occidentalisé.
Commençons donc par l'Argent, même si les protagonistes ne parlent jamais du leur. Et pour cause, nous sommes, une fois l'enfance très pauvre de Zafar derrière nous, chez les gagnants de la mondialisation, comme le narrateur, titulaire de trois passeports et de trois nationalités. L'argent n'est pas un problème, il coule aussi abondamment et sans effort que les fleuves qui arrosent le Bengale. Pourquoi parler de l'oxygène que nous respirons en permanence ? Zafar dénonce brillamment les bonus indécents de Wall Street, la spéculation immobilière à Kaboul et la caste « généreuse dans son amour pour l'humanité mais complètement indifférente aux gens », qui prospère sur le « charity business ». Elle capte à son usage l'essentiel de l'Aide internationale en diffusant doctement la très théorique théorie du ruissellement ou comment, à partir du débit cumulé du Gange et du Brahmapoutre, réussir à arroser quelques plants de salade. Mais lorsqu'il est lui-même hospitalisé dans une clinique psychiatrique VIP, un établissement ou le mot tiers payant serait considéré comme la dernière des obscénités, « où vous pouvez arriver à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. On vous admettra aussitôt… afin que vous soyez déchargé des aspects matériels »…l'argent n'est même pas évoqué puisqu'ils en ont tous et suffisamment. D'où vient-il ? Merci de vous reporter aux lignes précédentes…
Ensuite, la condescendance, l'arrogance, le sentiment de supériorité de l'élite anglaise et occidentale en prend pour son grade et c'est là qu'on a envie de demander à Zafar, enfant d'immigrés bangladais, boursier à Harvard, puis à Oxford, recruté à Wall Street et bombardé conseiller spécial de l'ONU à Kaboul par la grâce de son talent, de ses aptitudes aux mathématiques, des sacrifices de ses modestes parents (dont il a un peu honte) et d'un coup de pouce de son amie, s'il ne croit pas tout de même que son brillant parcours doit aussi un tout petit quelque chose à un système éducatif et à une société dont il dépeint si brillamment les nombreuses tares. Nous pourrions lui demander d'imaginer comment un enfant de docker anglais pourrait évoluer dans le système scolaire du Bangladesh mais nous ne le ferons pas car, c'est bien connu, ça ne marche que dans un sens. Personne ne veut émigrer au Bangladesh, tout le monde veut venir dans cet Occident pourtant si détestable.
Avec ton intelligence et ton érudition, tu es, Zafar, un formidable donneur de leçons ce qui amène le lecteur que je suis à s'identifier à Tomaso, l'occidental de service, bête et méchant, que tu choisis d'appeler Tomato, quand, pour clore une discussion à fleurets mouchetés, il reconnaît sa défaite en renversant sur ta belle chemise blanche ( de philosophe germanopratin ?) un plein verre de Chianti. On est d'accord, Tomato (nommons le comme tu l'as décidé) est arrogant quand il te demande si tu es indien, toi un Américain né au Bangladesh (même si tu avoues que ton amour de la patrie se limite au sourire du douanier quand il te rend ton passeport US à JFK). le rustre insiste en te demandant si on fait aussi de l'huile d'olive en Inde. La provocation est indéniable, mais la goutte d'eau qui fait renverser le verre de vin est étrange : « Pourquoi es-tu aussi britannique » ? te dit-il, « Pourquoi ne peux-tu pas être plus indien ? Tu as une tradition, une culture et une histoire absolument magnifiques, mais tu es devenu un Anglais ». le goujat poserait-il les bonnes questions à un très mauvais moment ? Qui es-tu finalement ? Un Indien ou un Anglais, un Bengali ou un Américain ? Il n'a rien compris, le simplet. Tu es un citoyen du monde, picorant ici et là ce qu'il y a de bon à prendre sans omettre de rejeter ce qui est moins à ton goût ? Je pense que ce côté victimaire et identitaire est l'aspect le plus intéressant du roman d'autant que nous avons affaire à un personnage qui a réussi à prendre l'ascenseur social jusqu'aux étages de l'élite. Faut-il donc toujours cracher dans la soupe parce qu'elle ne ressemble pas tout à fait à celle de notre enfance ou de nos parents ou parce qu'il faut la partager avec des Tomaso ? Visiblement oui, et on s'interroge : Que va devenir la mondialisation si même les gagnants en sont insatisfaits ?
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Jamais je n'aurais cru qu'on puisse pousser aussi loin l'art et la torture de la digression. Ni que ça puisse être aussi agaçant, tout en poussant à lire et continuer, encore et encore. C'est en tout cas l'effet que ce gros roman m'a fait.

D'abord il y a le monarque absolu de la tortuosité existentielle, Zafar, l'homme qui tourne sept fois autour de chaque pot, qui refuse absolument d'être là ou on voudrait qu'il soit, et à qui il faut plusieurs mois pour raconter une histoire de dix pages à son ami le Narrateur, qui, lui-même, aggrave sans vergogne la situation en entrelaçant tout ça avec sa propre vie. L'Auteur, quand à lui, fournit non pas une, ni deux mais trois épigraphes de bonne longueur à chaque chapitre.

C'est un roman au rythme bien particulier, où prendre le thé peut s'étendre en pointillés sur une centaine de pages, et où Zafar ne peut pas aborder le moindre souvenir sans se plonger dans un abîme de réflexions ou citer une étude de psychologie expérimentale.

Il est un peu panglossien, ce roman : éducation, différence sociales, religion, mathématiques, colonialisme, racines, sentiment d'appartenance, finance, science, couple, cognition, épistémologie, amour, etc., etc. Faire une liste des thèmes abordés me semble au dessus de mes forces.

On pourrait croire de ce que je viens d'écrire que je me moque, mais pas du tout, tout est intéressant, profond, pertinent, du moins à la lumière de ce que sais. D'ailleurs je suis bien heureux de ne pas avoir à donner une note à ce livre – ce qui s'apparente à un jugement, beurk - alors que mes différents mini bernachos internes ont des appréciations diverses et contrastées (c'est l'une des nombreuses réflexions développées dans le roman).

C'est une oeuvre extraordinaire sous la forme d'un sari un peu décousu en patchwork chamarré qui se termine en queue de pie d'espionnage

Je ne me hasarderai pas à trop parler du sujet et des personnages. Ca s'étend sur quarante ans, à Londres et Oxford et New York, au Bangladesh, Pakistan et Afghanistan, dans des squats d'immigrés, des maisons des quartiers chic, entre l'effrondrement des tours jumelles et celui du système des subprimes, etc.

Pour ceux et celles qui aiment l'aventure !
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Roman sur l'exil, roman d'amour, récit politique ou roman d'espionnage, tout cela et rien de cela à la fois.
Ce roman aux si nombreuses entrées, qui alterne les récits d'une exactitude glacée et les souvenirs elliptiques, nécessite sans doute plusieurs lectures pour en apprécier tout la substance.
L'auteur et son double, cet ami qui vient lui confier sa vie, ou du moins ce dont il souhaite parler. du Bengla Desh à Londres en passant par Kaboul, dans un contexte de mondialisation désenchantée et effrayante, les faits se mêlent et se croisent à un rythme effréné.
Passionnant !
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Instabilité du monde et refuge de la littérature : le premier roman total de Zia Haider Rahman.

Entre Londres, New-York, Kaboul, Dacca et Islamabad, le premier roman de Zia Haider Rahman, paru en 2014 et remarquablement traduit en 2016 par Jacqueline Odin pour les éditions Christian Bourgois forme un roman d'une rare ambition, une fresque aux modulations amples où réflexions philosophiques et géopolitiques et choix de vie personnels couvrant plusieurs décennies s'entremêlent, construisant une cathédrale romanesque dont l'ampleur et la finesse évoquent le «Confiteor» de Jaume Cabré.

La suite sur mon blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2016/07/20/note-de-lecture-a-la-lumiere-de-ce-que-nous-savons-zia-haider-rahman/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Chronique complète sur le site.

Tourner la première page du premier roman de Zia Haider Rahman c'est s'engager dans une oeuvre imposante, une vaste étendue aux formes labyrinthiques, qui tisse méticuleusement des liens étroits entre des domaines en apparence aussi éloignés les uns des autres que les mathématiques et la littérature, New York et Kaboul, le Bangladesh et l'Angleterre.
Lien : http://www.undernierlivre.ne..
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Ce roman doit être l'un des plus difficiles que j'ai lus ces dernières années : pas vraiment ce que j'appelle une lecture d'été, donc. le narrateur part d'une théorie mathématique pour illustrer sa relation avec son ami ce qui, en soi, est assez obscur à mes yeux de littéraire allergique aux chiffres. Ensuite, le roman se présente à la fois comme un dialogue entre les deux personnages et comme le récit, par le narrateur, de ce dialogue. C'est aussi l'occasion de longs moments d'introspection pour le narrateur dont nous ne connaissons pas le nom [du moins, je n'ai pas l'impression qu'il soit mentionné tout au long de ces 800 pages].

L'auteur brouille volontairement les pistes : tout le récit se fait en “je” mais par moments, ce “je” est le narrateur et à d'autres moments, il s'agit du discours de Zafar mais aucun signe ne nous permet de voir que nous passons dans le dialogue. C'est souvent déroutant. D'ailleurs, après avoir été lire la biographie de l'auteur, je constate que ces deux personnages principaux ont beaucoup de points avec lui.

De plus, il ne cesse d'y avoir de longues digressions, que ce soit de la part de Zafar ou du narrateur, qui nous font perdre le fil du récit principal. Ces digressions prennent parfois la forme de notes de bas de page qui peuvent courir sur plusieurs pages… Il faut donc s'accrocher ! Et quel est le récit principal, finalement ? Je ne suis pas sûre de l'avoir entièrement saisi…

De ce que j'ai compris, c'est le portrait d'une amitié qui s'est construite sur de nombreux non-dits et qui révèle son lot de trahisons. C'est l'effondrement de deux hommes qui ont pourtant tout pour réussir leur vie : l'un à cause de la conjecture économique ; l'autre, à cause d'une relation amoureuse plutôt nocive.

Ce roman, c'est également l'occasion de dresser rapidement l'histoire de la naissance du Bangladesh en tant qu'Etat comme nous le connaissons aujourd'hui et de tisser les liens entre le Pakistan, l'Afghanistan et l'Amérique au moment de l'effondrement des tours jumelles et de l'entrée en guerre des USA. C'est aussi une critique du fonctionnement de Wall-Street et des grandes écoles occidentales.

Ma lecture de ce roman fut laborieuse ! J'ai l'impression que l'auteur a voulu mettre toutes les réflexions qui lui passent par la tête dans un seul et même ouvrage, sans que les liens entre toutes celles-ci ne soient toujours évidents. C'est dommage parce que ça lasse et cela nous fait sauter des pages, pour avancer, ne pas perdre ce que l'on croit être le fil de ce roman. C'est pourtant très joliment écrit : j'ai marqué plusieurs pages qui ont retenu mon attention, par la force des images qu'elles renvoient… Dès lors, je ne sais que penser de ce livre : en ai-je aimé la lecture ? Pas toujours. Est-ce que je le recommanderais ? Je ne crois pas…
Lien : https://www.maghily.be/2018/..
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Cet ouvrage présentait énormément de richesses. Je l'exprime à l'imparfait car jusqu'au (environ) trois quarts du livre c'était le cas...A partir de là je trouve que le récit par en vrille. le propos devient de plus en plus confus, l'expression des intervenants devient sibylline voire incohérente. Et ne venez pas me dire que je manque de discernement ou de vision claire hein ?
Ceci dit j'en ai tiré bien des enseignements, mais trop de confusion nuit à la compréhension.
J'ai eu l'impression que l'auteur avait des difficultés à maitriser son énergie cérébrale...
Mais ce n'est que mon humble avis !
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Lui) Zafar, l'air perdu, mystérieux, frappe à la porte d'un ami perdu de vue. S'engage alors une discussion, parfois échevelée, lorgnant du côté du mystique, s'élevant vers la philosophie, voguant vers les côtes obscures (pour moi) des mathématiques, de la physique, de l'économie, de la politique.
Roman foisonnant (plus de 800 pages !), jouant habilement avec la chronologie (comme d'autres romans américains du Prix des lecteurs du livre de Poche 2018 chroniqués sur cette page : No Home de Yaa Gyasi ou les 12 portes… de George Makana Clark), évoquant la crise économique autant que l'Afghanistan et le Bengladesh. Zia Haider Rahman est un inconnu encore dans le monde de la littérature moderne et nous avions très peu entendu parler d'A la lumière de ce que nous savons mais il peut plaire à beaucoup car il m'a fait penser … au travail proustien sur la mémoire et la tentative littéraire de retranscrire le cheminement du souvenir.
… à l'érudition (parfois indigeste, il faut l'avouer) d'Umberto Eco, aux errements savants et inspirés.
… à un Philippe Jaenada (en franchement moins drôle et percutant), maîtrisant parenthèses et digressions.
… au dialogue philosophique de Jacques le Fataliste de Diderot.

Finalement, Zia Haider Rahman joue sur la retranscription d'une discussion fictive pour questionner la réalité des échanges. le roman fascine plus qu'il ne plaît vraiment, sans doute car il navigue entre l'introspection et la découverte des mystères du monde, l'économie et la littérature, la lumière (présente dans le titre) et les parts d'ombre de chacun. Zafar semble cacher un secret et le narrateur s'interroge alors que l'auteur s'en amuse et joue à cache-cache avec le lecteur.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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