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Critique de OverTheMoonWithBooks


Petite lecture pour inaugurer ce mois qui célèbre les droits de la femme. A travers ce discours nous replongeons dans une France d'après 1968 qui reste très conservatrice, où les tabous sur les corps restent d'actualité - c'est presque risible quand on voir que notre société tente d'aller dans un extrême inverse en ce moment en faisant entrer à l'école des considérations qui n'y ont pas leur place.
En effet, difficile de se représenter un temps où la prévention et l'accès à la pilule ne sont pas aussi automatique que les vaccins obligatoires des enfants. Et pire encore, un temps où pour interrompre une grossesse qu'elles ne souhaitent pas mener à bien, les femmes parfois très jeunes se mettent en danger - risquant une hémorragie sévère ou des mutilations les rendant infertiles à vie.

Le débat revient d'actualité en ce moment , même si j'avoue ne pas avoir trop suivi les discussions où biologie et morale ne font pas bon ménage. L'intelligence et le sentiment d'injustice qui animent ce discours m'ont beaucoup touchées, et par certains côté on ne peut que constater (tristement) que certaines mentalités ont peu (voir pas du tout) évoluées.
Ce que j'ai trouvé le plus frappant c'est tout ce que Gisèle Halimi dit de la Justice en France : qu'il y a celle pour les riches (enfants de dirigeants ou magistrats) et celle pour les autres , "ceux qui ne sont rien" dans la société, qui sont plus précaires et pour qui le fait d'obtenir une forme de Justice est une utopie. Même s'il est réconfortant de voir qu'il y a pu avoir des avocats engagés et animés par un réel sentiment de vouloir faire Justice et avec le courage de dénoncer les limites et les contradictions du système, difficile de ne pas revenir à notre époque et de se dire que nous sommes devenus bien conformistes... La faute à la politique qui a trop séduit le judiciaire et qui entretiennent maintenant une relation douteuse ? le débat est ouvert, toujours est-il que 52 ans après, ce discours résonne encore.

L'éditeur a ajouté des références, notes de bas de pages et appendix pour se faire une idée plus global sur ces accusées de Bobigny. Mais j'ai regretté ne pas avoir plus de renseignement sur les partis adverses et leurs arguments. Enfin, au-delà de l'intérêt historique et militant, c'est un texte qui interroge sur nos valeurs et celles de la société dans laquelle nous vivons.
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