Nuage après nuage
le soleil s’éteint
Guerre après guerre
l'homme se désamorce
Feuille après feuille
l'arbre tombe
Personne ne connait
le chemin qui guide
la mémoire
vers l'oubli.
Écrire comme si l'on plantait des pierres
à la place des mots.
(Madinat Al-Salam : cité de la paix, ancien nom de Bagdad)
Madinat Al-Salam
je te veux porte ouverte
sur le soir assis dans ces champs de blé
Fil tendu sur la fenêtre de l'enfance
parfum d'amour au-delà des frontières.
Ne faut-il pas dépeupler notre planète
de ceux qui assassinent
foudroyer la croyance
quand il s'agit de liberté ?
Chaque fois que je pense à Bagdad
je tente un cri
un peu plus haut que ma vie.
Puis reviennent
les jours d'hiver
et ce palmier qui meurt en silence
au bord de la page.
Mon Irak
Tu es mien
De la joie à la blessure
Et de la blessure à la saignée de ton être