AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de CorinneCo


Tome I - Emergence (Ed. Laffont)

Que l'on trime sous la pluie quasiment incessante de la planète Lalonde, que l'on soit aventurier, politique, chercheur, entrepreneur sur l'habitat Tranquillité, qu'on attende une récolte d'un nectar convoité sur Norfolk, qu'on soit évaporé dans les limbes de l'anneau Ruine, tout revient à un seul mot : le pouvoir. Décliné sous toutes ses formes, flamboyant ou furtif, exalté ou murmuré, le pouvoir tapisse ce premier tome de « Rupture dans le réel ». Pouvoir des armes, de la technologie, de la matière, du sexe, de l'esprit, de l'argent, du mensonge, de l'idéal, pouvoir sur les autres et sur soi-même. Hamilton développe un feuilleton galactique où les univers se font l'écho de paradis ou d'enfers orbitaux, planètes conquises, colonisées, oubliées, désolées ou désavouées. Un maelström de personnages parcourt cette histoire, cette épopée, cette saga ? Ce sont, pour moi, des stéréotypes, (y-a-t-il une certaine malice d'Hamilton a les avoir écrit ainsi ?) hommes ou femmes, bien définis, bien ancrés dans l'histoire, presque inamovibles (ou si peu) dans leur mode de fonctionnement et leur structure psychique. On prend plaisir à les suivre.
J'espère que Joshua Calvert va s'étoffer un peu et ne pas être qu'en mode "je suis un filou malgré les apparences et je collectionne les histoires de cul" ; mais comme c'est moi le « héros », Hamilton va peut-être m'épaissir la couenne… (je pense qu'il n'est pas que cela mais ce n'est pas flagrant pour moi pour l'instant) Héros au demeurant fort sympathique mais un peu falot à mon goût…. En face, Quinn Dexter offre une personnalité plus complexe et tient bien son rôle de « méchant ». Hamilton n'est pas tombé dans le manichéisme avec lui (mais presque), et j'espère qu'il aura une fin digne de ce nom. Un autre personnage que j'ai trouvé intéressant et qui n'est pas central est le Dr Alkad Mzu, femme qui dégage une ambiguïté à peine perceptible. Je ne dirai rien de Ione Saldana ni de Louise Kavanagh (je réserve ça pour le final).
Les Edénistes sont-ils persuadés d'avoir atteint une forme d'Eden ? Une compromission infinie de la vie et la mort, de l'humain et de la machine ? Se sentent-ils supérieurs malgré tout, eux qui ont créé un monde ou le mot égalité prend toute sa place ? Les Adamistes sont-ils les « élus » ? Revendiquent-ils leur « humanité » originelle et s'arcboutent-ils sur leurs croyances pour conserver le mystère de l'inconnu, le mystère de la Foi.
Les mondes crées par Hamilton sont majestueux et fragiles. Il faut se laisser emporter par les descriptifs, sans réticence ; beautés formelles, idylliques, sauvages, désolées de ces mondes galactiques. Fantasmagorie des différents aliens.
Je parlerai des biotecks quel qu'ils soient (habitats, vaisseaux) après le deuxième tome.
Donc, j'ai lu aisément 600 pages d'un opéra galactique foisonnant, en pestant, quand même, de temps en temps contre Hamilton. J'ai maugréé contre lui mais j'attends la suite pour dire pourquoi. Je me suis aussi posée quelques questions. Je pense qu'elles resteront sans réponse à moins de les poser directement à Hamilton (encore faudrait-il qu'elles lui parviennent). Ce sont des questions de choix « d'écriture « si je puis dire, donc elles n'interfèrent pas dans l'intrigue. Mais….. je me les pose…
Ce qui l'emporte dans ce premier tome pour moi ? Lalonde. J'ai trouvé, dès qu'Hamilton écrit sur Lalonde, une force nouvelle, un récit plus tranchant, plus net, comme si ce monde âpre l'avait boosté.
Ma seule incursion dans ce genre de littérature a été Dune, je l'ai lu il y a …… fort, fort longtemps. Je m'étais arrêtée « Aux enfants de Dune ». J'avais apprécié. Ma connaissance du monde de la SF est donc très mince. Une minuscule poussière d'étoile.
Commenter  J’apprécie          2111



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}