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Critique de Osmanthe


La prison japonaise comme si vous y étiez ! Voici le programme proposé par HANAWA Kazuichi, qui raconte ici ni plus ni moins que sa propre expérience, pour avoir détenu des armes à feu, dont il est passionné.
Ce qui frappe d'abord, c'est que les pensionnaires de la prison d'Hakodate, sur l'île d'Hokkaido, ne se plaignent finalement pas tant que ça de leur sort, tant en particulier ils sont généreusement nourris. Une fois de plus chez un écrivain et/ou mangaka nippon, l'oeuvre est l'occasion de faire référence à nombre de mets japonais qui nous mettent l'eau à la bouche. Oui, on mange bien en prison ! Pour un peu, ce serait trop bien, car les détenus constatent bientôt qu'ils grossissent, sous l'effet de plus de gâteaux sucrés que la norme habituelle, au point de décider de ne pas manger toute leur part ! La discipline est cependant de mise, au point qu'il est interdit de donner de sa ration à un co-détenu, pour ne pas introduire des rapports dominants-dominés. Les restes sont donc donnés à des fermes pour nourrir les animaux. Et puis on marche au pas, et surtout, il faut demander des autorisations pour un oui, pour un non, pour aller aux toilettes, pour aiguiser ses outils durant l'atelier menuiserie (les détenus sculptent des objets), le "s'il vous plaît permanent" tape sur les nerfs de nos protagonistes ! HANAWA devient chef de chambrée, ils sont cinq co-détenus dans la cellule, et finalement s'entendent plutôt bien. La vie n'est pas si désagréable, on a le bain, dans des séances parfois collectives, ce qui reste très japonais, mais cette vie devient évidemment rapidement routinière, monotone, les conversations tournent tous les jours autour de sujets banals et triviaux, entre poils pubiens laissés par les uns, et piles de rasoirs des autres s'usant trop vite...
Les détenus se découvrent, s'observent, et dévoilent leur caractère, certains étant par exemples assez "fayots" pour se faire bien voir des surveillants, surveillants qui engueulent régulièrement, ce qui peut conduire à être placé un temps en quartier de punition.

Dans la prison est un manga instructif, bien mené, et le dessin est précis. Au terme de l'ouvrage, long mais qui pourtant semble comme inachevé de par sa fin qui ne s'annonce pas, on ne peut s'empêcher de s'étonner devant le déchaînement qui s'est abattu sur la soi-disant inhumanité qui règnerait dans les prisons japonaises. Si un certain M. CG a tenté de faire pleurer dans les chaumières, n'oublions pas que des milliers de vieux japonais sans le sou ne demandent qu'à se faire emprisonner histoire de profiter de conditions de vie plus confortables...

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