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Tess d'Urberville" est le deuxième roman de
Thomas Hardy que je lis et le constat est le même : malgré une entrée fastidieuse dans l'univers rural, si ancré dans un espace-temps différent du mien, manifestement cher à son écriture, je sors de cette nouvelle lecture bouleversée et marquée.
Tout est brillant dans "Tess" et on ne pourrait citer que l'intemporalité du sujet de la femme éternellement jugée pour des péchés qu'elle ne commet jamais ou bien l'humour en pointillés dont l'auteur fait preuve, renforçant sa complicité avec un lecteur qu'indiscutablement, il ne prend pas pour un idiot ou bien encore sa connaissance méticuleuse des dynamiques amoureuses auxquelles, si on a un peu roulé sa bosse, on ne peut que s'identifier.
Dans tous les cas, on ne ressort pas de ce roman indemne, dont les images naïves d'une campagne britannique résolument XIXème impriment à jamais l'ambiance d'une société-microcosme à l'image d'un Occident millénaire qui ne sort pas de ses problématiques persistantes.
Tess est moderne, et pourrait habiter Aubervilliers, que son histoire ne serait pas bien différente. Peut-être seulement un peu moins bien racontée...
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