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Critique de DragonLyre


Ce roman fait fureur partout où il passe et il s'est retrouvé en rupture de stock à peine sorti en librairie par chez nous. C'est LE phénomène du moment ! Et du coup, je l'ai ouvert avec un peu d'appréhension. Même sans avoir été lire d'autres avis pour ne pas être influencée ou spoilée, je craignais que les nombreux coups de coeur à travers la blogosphère ne m'aient fait placer la barre trop haut.

Le début est assez conventionnel : un bal de fin d'année au lycée, Fern fille type vilain petit canard, Ambrose le beau gosse populaire inaccessible. On retrouve les mêmes questions qu'ailleurs : les amourettes entre élèves, le passage à l'âge adulte, la difficulté du choix d'un métier, d'un avenir,... Pourtant, le contexte est déjà plus riche que d'autres romans du même genre, car Bailey, le cousin de Fern, est atteint de la myopathie de Duchenne. Amy Harmon nous présente ce duo original, si amusant et attachant, et bien qu'ils ne soient tous les deux pas très gâtés par la nature, Fern et Bailey restent optimistes, empathiques, dynamiques et bienveillants. Rien qu'en ça, ce roman était déjà une formidable leçon de vie et de courage.

Cette première partie est assez lente, mais reste agréable à parcourir. Il m'a fallu un peu de temps pour m'habituer à la narration ; j'ai souvent du mal avec l'emploi du présent à la troisième personne du singulier, mais il s'agit là d'un "problème" bien personnel et non d'un défaut dans la plume de l'auteur. le synopsis est intriguant, car il nous parle de l'histoire tout en gardant une touche mystérieuse. Quand on comprend enfin tout ce qui se cache derrière, c'est là que la claque arrive !

Ambrose part en Irak et en revient défiguré. Fini le visage qui fait tomber les demoiselles comme des mouches, finie la carrière dans la lutte, fini le tapis rouge déroulé sous ses pieds sans qu'il n'ait rien à faire. Amy Harmon nous dépeint la difficulté du retour à la vie civile, loin du traumatisme de la guerre et du spectre du 11 septembre, ainsi que les périples de la lente reconstruction de soi. Les gestes les plus simples paraissent soudain insurmontables et la culpabilité ronge même les coeurs les plus braves. Mais Fern n'a pas dit son dernier mot et est bien décidée à prouver à Ambrose qu'il est resté le même à ses yeux.

Dans ce conte revisité de la Belle et la Bête, Amy Harmon semble avoir pensé à tout et pose à chaque fois les bonnes questions. Elle amène le lecteur à s'interroger sur le sens du devoir, le poids des responsabilités, l'équilibre à trouver entre dévouement et abnégation, et aussi sur le concept de la beauté - intérieure comme extérieure. L'auteur nous montre que de grands héros naviguent partout autour de nous - à l'échelle d'une nation, d'une ville, d'un lycée, d'une famille. Il y a ces figures emblématiques dont tout le monde parle, mais aussi ces héros du quotidien - ceux qui évoluent dans l'ombre, en proie à une maladie implacable. Et ces autres personnes qui avaient toutes les clés en main pour réussir, mais qui enchaînent les mauvaises décisions. Certains trouveront leur rédemption, d'autres non...

Nos Faces Cachées est une fable moderne qui met des étoiles dans les yeux tout en nous tordant le coeur. Ce livre comporte tant de messages qu'il est difficile d'en parler sans avoir l'impression d'avoir oublié quelque chose, ou au contraire d'en avoir trop dit. C'est ce genre de pépites qui me font encore croire en l'auto-édition et qui justifient le temps que l'on consacre à creuser dans ce trop large catalogue. Je ne peux que remercier la Collection R des éditions Robert Laffont d'avoir autant mis celle-ci en avant. le succès est largement mérité !
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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