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Critique de sylviedoc


Connaissez-vous « L'oiseau de feu », le ballet d'Igor Stravinski ? Eh bien ce roman, le premier de Thomas Harnois, auteur par ailleurs de « Vox Populi »...n'a strictement rien à voir avec le vieux conte russe ! Mais il y a bien un aigle de feu dans l'histoire, c'est celui que porte fièrement tatoué sur son biceps Sebastian, le très charismatique héros de ce roman. Non, cet aigle-là s'inspire de l'emblème d'une voiture américaine de légende, la Firebird du constructeur Pontiac.
En réalité il n'y a pas un, mais deux héros que tout oppose au début de l'histoire.
Faisons les présentations : Marc a 24 ans, un bac + 5 en informatique et s'apprête à remplir ses obligations militaires en tant que scientifique du contingent, un statut particulier accordé à certains étudiants aux compétences recherchées. Nous sommes en 1999, une des dernières années où le service militaire est encore obligatoire, et Marc débarque à Montpellier pour apporter ses services à une start-up en tant qu'appelé. Il logera donc dans une caserne, où ce jeune homme réservé et peu habitué aux rudesses de la vie va très vite s'attirer des déboires avec un Aspirant qui l'a pris en grippe.
C'est là qu'entre en scène un sauveur providentiel en la personne de Sebastian, également appelé du contingent, mais au caractère totalement opposé à celui de Marc. Un physique avantageux qui lui permet de séduire aisément, un bagout qui lui ouvre toutes les portes (et notamment celles des lieux de plaisir de la ville, privilège dont il fait profiter toute sa bande d'amis), et de nombreux autres atouts. Sans qu'on comprenne vraiment pourquoi, il décide d'inclure Marc dans son petit cercle, et de l'aider à s'imposer dans cet univers où il faut à tout prix se montrer viril et macho. Comme parmi ses nombreuses compétences figure celle d'être instructeur de boxe, il enseigne à Marc les rudiments de la discipline, tout en l'entrainant dans ses virées nocturnes avec ses fidèles lieutenants.
Marc va se métamorphoser du tout au tout pendant cette année à Montpellier, jusqu'à son rapport avec les femmes. Justement, il va nouer une relation avec la fascinante Stéphanie...

Thomas Harnois m'a très gentiment offert une nouvelle fois la lecture d'un de ses romans, après ma critique de « Vox Populi ». Celui-ci a été écrit quelques années auparavant, et son auteur la qualifie d'ailleurs « d'oeuvre de jeunesse ». On y devine des éléments autobiographiques, notamment à travers le personnage de Marc, et la description bien documentée de la ville et de sa vie nocturne. La pratique de la boxe ne lui est certainement pas étrangère non plus, et il explique parfaitement ce statut particulier de « scientifique du contingent », que pour ma part je connaissais sans savoir exactement de quoi il retournait. le résultat : des ambiances fidèlement rendues et crédibles, des personnages qui sentent le vécu, malgré quelques exagérations à mon sens par rapport à Sebastian, un peu « too much » à mon goût. A en croire le roman, rien ni personne ne lui résiste ! Perso, j'en croise un comme ça, je ne lui accorde pas deux minutes, trop imbu de sa personne...
Quand à Marc, j'ai bien accroché avec ce timide qui s'ouvre peu à peu au monde et à ses plaisirs, prends de l'assurance et ose, enfin. Mais j'ai trouvé sa « mue » un peu trop rapide, un an c'est court pour se métamorphoser à ce point, surtout qu'il a quand même un emploi à côté de ses interactions avec les gars de la caserne.
L'écriture est rythmée, avec des chapitres courts, deux parties, et le livre se lit très rapidement. Il y a quelques passages un peu lyriques dans les descriptions de lieux, de personnes et les états d'âmes, j'ai souri parfois, levé les yeux au ciel à une ou deux reprises, mais pour un premier roman ça tient la route.
Un genre totalement différent de « Vox Populi », mais l'auteur n'a pu s'empêcher de glisser quand même ça et là quelques touches de surnaturel comme il semble l'affectionner, mais c'est discret, cela m'a moins gêné que dans son second roman. le « Firebird » du titre prend tout son sens à la fin, donc si vous voulez savoir, il faut le lire !
Ce n'est pas vraiment mon style de lecture favori, mais je l'ai lu sans m'ennuyer, et il a constitué une agréable transition entre deux lectures bien noires.
Merci encore à Thomas Harnois, rendez-vous à la prochaine parution ?
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