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Critique de Foxfire


Il n'est pas étonnant que ce bouquin se soit retrouvé dans ma PAL vu son genre mais je ne me souviens absolument pas dans quelles circonstances j'en avais entendu parler. Quoi qu'il en soit, ce roman avait de quoi me plaire et n'est pas dénué de certaines qualités mais je ressors malgré tout déçue de cette lecture.

L'argument de départ de « Moi qui n'ai pas connu les hommes », relevant à la fois du post-apo et de la dystopie, est intéressant et prometteur. On suit un groupe de 40 femmes qui vivent enfermées dans une cave sous la surveillance muette de gardiens. Elles sont nourries quotidiennement, ne quittent jamais ce lieu. Jusqu'au jour où leur grille est ouverte sans que l'on sache pourquoi. Leurs gardiens ne sont plus là, les femmes vont alors entamer un périple dans des paysages désolés à la recherche de réponses. Ce point de départ promettait un récit âpre et étrange, porteur de questionnements philosophiques sur la liberté, le sens de la vie, le savoir… Les espoirs que je plaçais dans le roman n'ont pas tous été satisfaits.

La qualité première de « moi qui n'ai pas connu les hommes » est son atmosphère. Indéniablement, le roman a une ambiance singulière, un ton très personnel. L'écriture de Harpman est plutôt agréable. le récit est suffisamment bien mené pour accrocher le lecteur, à aucun moment on ne s'ennuie. Pourtant, j'ai trouvé ce roman très creux. Il m'a semblé que, finalement, il ne racontait pas grand-chose et ne suscitait pas vraiment les questionnements philosophiques que j'en attendais. « Moi qui n'ai pas connu les hommes » m'a semblé beau mais vain. le fait que l'on ait aucune réponse, même pas un début d'explication, participe de ce sentiment de vacuité. En général, je n'aime pas qu'un auteur cherche à tout expliquer à tout prix, bien souvent les réponses sont décevantes et je préfère souvent que l'auteur laisse planer le mystère. Ici, ce manque d'explication m'a frustrée. En fait, j'ai eu l'impression que si Harpman ne donnait aucune réponse, aucune explication c'est parce qu'elle ne savait pas vraiment où elle allait ni ce qu'elle voulait dire et raconter, qu'elle s'était entièrement reposée sur un formidable argument de départ mais sans savoir quoi en faire.
Par ailleurs, à aucun moment je n'ai ressenti d'empathie pour les personnages. Certaines des femmes du groupe sont pourtant très bien caractérisées, notamment l'héroïne. Mais malgré leur épaisseur psychologique, les personnages m'ont semblée plats, désincarnés, je n'ai jamais réussi à me sentir vraiment concernée par ce qui leur arrivait.

Si j'ai lu ce roman sans ennui et si je lui ai trouvé des qualités, un formidable argument de départ, une atmosphère singulière et une écriture plutôt belle, j'ai tout de même l'impression d'avoir perdu mon temps. « Moi qui n'ai pas connu les hommes » ne m'a pas fait ressentir d'émotions. Tout au long de ma lecture, j'ai perçu comme une distance avec le roman qui m'a empêchée de me sentir impliquée. Je suis donc restée à côté, en marge de ce récit.
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