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Critique de JIEMDE


JIEMDE
05 septembre 2022
Printemps 1865 en Géorgie, la guerre est terminée. Enfin presque. Lee s'est rendu et ses soldats sudistes vaincus rentrent au pays. Mais pas tous, à l'image de Caleb, dont le meilleur ami vient annoncer la mort à ses parents, Georges et Isabelle, qui l'attendent dans la petite ville de Old Ox.

Pendant ce temps, les Yankees victorieux libèrent les esclaves nègres, exploitation après exploitation, qui deviennent instantanément des hommes de couleur enfin libres. Prentiss et Landry, deux frères, quittent ainsi le domaine de Ted Morton, le voisin de Georges.

Alors qu'Isabelle s'enfonce dans la douleur muette et la dépression, Georges décide de se remettre à exploiter sa propriété en souvenir de son fils, et pour l'aider à replanter de l'arachide, embauche Prentiss et Landry, ce qui ne plaît pas à tout le monde en ville. Jusqu'au jour où Caleb reparaît…

La douceur de l'eau de Nathan Harris – traduit par Isabelle Chapman – nous transporte dans le vieux Sud où les canons se sont tus, sans que les haines et rancoeurs ne soient éteintes, ni même apaisées. le monde a basculé certes, mais dans la belle société géorgienne, rien n'a encore changé : les propriétaires restent les maîtres et les affranchis sont bien loin de l'égalité.

Difficile d'en dire davantage sans divulgacher, mais Harris nous livre ici une grande saga, sans temps mort, où l'injustice et la violence jouent les premiers rôles. Avec un soin particulier apporté à ses personnages, travaillés, profonds, attachants.

Le style alterne parfaitement les séquences rythmées dont certaines très cinématographiques et dignes des grands classiques du genre (L'incendie de la plantation, le lynchage ou la chasse à l'homme), avec de longs et beaux passages plus lents, réfléchis et flirtant parfois avec le nature writing.

Pour un premier roman, Harris maîtrise parfaitement son sujet et réussit à rafraîchir un genre pourtant déjà beaucoup traité, le prix de la liberté : « Je ne vois pas l'intérêt de courir après la liberté si on ne la saisit pas quand elle se présente juste sous votre nez. »
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