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Critique de EvathCebor


(lu en traduction)

Gustav Hasford, vétéran décoré de la guerre du Viêt Nam, nous emmène nous promener en enfer aux côtés du soldat Joker. Récit vulgaire, violent, immersif, écrit à la première personne, le merdier (the short-timers) est un livre brut de décoffrage d'une puissance rare.

Gustav Hasford ne nous raconte pas tant le Viêt Nam que la folie et le chaos d'alors. En compagnie du soldat Joker, on se promène d'un non-sens à un autre, on pénètre dans la jungle épaisse, on s'y met à cinq pour tuer quelques rats, on y dépense des milliers de munitions pour n'abattre que des arbres et des lézards, on y meurt bêtement, on y tue tout aussi bêtement, on se met à vingt hommes et un char d'assaut pour massacrer une enfant dont le cadavre fera de nous des hommes, on confie nos vies à des sacs de sable, on démolit, Dieu ce qu'on démolit ! On désobéit aux ordres, on meurt de trouille, on meurt pour de bon, on se menace de s'entre-tuer entre frères, on le fera peut-être, on gaspille les vies, toutes les vies, on souille les corps, on souille le pays, on se tord de douleur et de misère. Entre massacres et morts absurdes, batailles rangées et cacophonie, dans un monde dépourvu de bien et de mal, de juste et d'injuste ; c'est un retour à l'âge de pierre avec des M16, où des gamins désordonnés font la guerre à Pol Pot, aux paysans et même aux buffles. le merdier aurait pu tout aussi bien s'appeler le chaos, et cela se ressent jusque dans son écriture et sa mise en page. Un livre qui se dévore d'une traite, avec fascination et dégoût, surtout avec bonheur de ne pas y être.
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