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Critique de biribi


La condition de la femme en Afghanistan.
Mesurons-nous notre chance, nous, femmes, d'être nées en Occident et non en Afghanistan ? Une femme n'y est rien, n'a aucun droit, elle est femme. Elle n'est pas considérée, ne peut s'instruire en allant à l'école car l'école, sauf exception, est réservée aux garçons. Elle ne peut sortir de chez elle, et en tout cas jamais seule. Etre un garçon lui permet d'aller à l'école, d'apprendre, de jouer au football dans la rue, de pouvoir se rouler par terre, sous d'autres garçons, ce qui n'est pas pensable pour une fille, de côtoyer d'autres enfants de son âge. Alors quand une famille n'a que des filles il arrive qu'on déguise une des filles en garçon. Rahima devient donc une bacha posh et s'appellera Rahim. C'est la liberté, pour un certain temps car après, elle devra se remettre dans la peau de la fille qu'elle est.
Dans le livre elle sera un objet d'échange car son père a contacté une dette qu'il ne peut rembourser. Elle a 13 ans, il la marie et elle quittera sa famille qu'elle ne reverra quasi plus. Elle devient la 3e épouse de son mari qui espère un fils que ne lui ont pas donné ses autres femmes. Elle vivra sous la coupe de sa belle-mère qui lui rend la vie dure. Elle sera corvéable à merci.
Le livre raconte la vie d'une ancêtre, Bibi Shekiba, qui a voulu ruer dans les rangs mais a appris à ses dépens que c'était perdu d'avance car elle était femme. Son arrière-arrière-petite-fille, Rahima, veut suivre ses traces, a eu la chance d'aller à l'école et d'avoir eu un peu d'instruction, ce qui lui donne envie de continuer à apprendre. Elle aura cette chance en assistant la première épouse de son mari au Parlement à Kaboul, la grande ville, un mythe pour ceux qui habitent à la campagne.
Comme cette première épouse ne sait ni lire et écrire, Rahima la secondera, lui lira les textes administratifs. Elle se rend compte que cette première épouse est téléguidée, n'a aucune initiative ni opinion propre, vote selon les directives d'un homme de confiance de son mari.
Rahima a eu la chance de donner enfin un fils à son mari et a donc un peu plus de chance, sans pour autant obtenir une liberté de mouvements. Son fils Jahangir est tout pour elle et aussi pour son mari qui l'adore. Lorsque son fils meurt alors qu'elle est à Kaboul avec la première épouse, c'est le déchirement, l'anéantissement, pour elle mais aussi pour son mari. Sa belle-famille ne lui sera d'aucune aide, d'aucun secours car la compassion n'a pas cours. Il faut aller de l'avant, oublier, travailler pour le clan.
Rahima aura l'occasion de fuir. Mais combien sont-elles, ces femmes, à pouvoir réussir ? Et que deviennent-elles ?
C'est l'époque actuelle mais la condition de la femme n'a pas été améliorée. La lapidation a encore cours.
Un livre très attachant, aux personnages marqués. On les voit vivre. A lire.
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