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Critique de Ikebukuro


Un roman à tiroirs et à clés, foisonnant et dense où les histoires de chacun se recoupent au fur et à mesure où se déroule le récit. Difficile de parler de l'histoire car au départ elle semble partir un peu dans tous les sens, on suit différents protagonistes même si le pivot central reste Doug Fanning.

Ce roman est en réalité une critique de la société américaine qui met en avant les dérives du système bancaire et spéculatif à outrance de ces dernières années. C'est d'ailleurs peut-être la partie du récit qui m'a la moins intéressée car un peu trop complexe à mon goût. N'étant pas une spécialiste des méandres financiers, cet aspect du roman est resté un peu confus et hermétique mais j'avoue que je n'ai pas non plus cherché à comprendre et j'ai un peu survolé les pages s'y rapportant. Je comprends les lecteurs qui pourraient trouver cette partie franchement rébarbative. Mais malgré la partie sur la finance et les systèmes boursiers, j'ai beaucoup aimé ce livre, particulièrement les relations qui se créent entre les différents personnages. On devine rapidement que l'on va avoir une lutte du pot de terre contre le pot de fer entre Charlotte et Doug mais franchement je n'ai pas boudé mon plaisir, avec une préférence pour les personnages de Charlotte, cette "vieille fille" (même si je n'aime pas ce terme), excentrique et entêtée, sûre de son bon droit et qui n'entend pas s'en laisser conter par ce jeune loup aux dents longues qui s'installe à côté de chez elle et Nate cet adolescent un peu paumé qui passe son temps entre des copains aussi désoeuvrés que lui mais qui va à sa manière s'introduire chez Charlotte et ensuite chez Doug.

Le titre résume très bien le propos du livre car entre toutes ces histoires qui se croisent on finit par ne plus trop savoir de quelle intrusion parle le livre et finalement on s'aperçoit que "Les intrusions" aurait été un titre plus proche de la vérité, tous les personnages se retrouvent à un moment donné l'intrus de quelqu'un. Car l'intrusion c'est aussi cette villa outrancière qui se pose comme une verrue dans le paysage de Charlotte, c'est aussi Nate qui "visite" illégalement la villa de Doug et c'est Charlotte qui entre dans la vie de Doug à travers le procès qu'elle intente à la ville. Mais finalement la principale "Intrusion" n'est-elle pas celle de la peur de l'autre distillée insidieusement au coeur de l'Amérique après le 11 septembre ?

Un avis vraiment positif pour ce roman car j'ai aimé le propos du livre, les relations qui se créent entre les protagonistes mais surtout j'ai apprécié le style particulièrement brillant et incisif de l'écriture qui sert le propos décrit par l'auteur, une certaine vision de l'Amérique et de nos sociétés capitalistes qui prend tout son sens avec la crise économique que l'on subit. Une écriture pertinente au service des personnages et de leurs relations et un vrai talent pour décrire les relations humaines.
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