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Critique de chachourak


Frères jumeaux, Omar et Yaqub se haïssent depuis toujours. le premier, aussi appelé « Petit dernier » est le préféré de sa mère ; celle-ci ne s'en est d'ailleurs jamais cachée. Ayant failli mourir juste après sa naissance, il a été autant chouchouté que Yaqub a été délaissé. Plus discret et plus réfléchi, Yaqub est envoyé seul au Liban à l'âge de treize ans, le pays d'origine de ses parents. Lorsqu'il revient, cinq ans plus tard, les jumeaux n'ont plus rien en commun que la haine et la rancoeur.

L'histoire nous est racontée du point de vue de Naël, le fils de Domingas, la bonne de la famille. Enfant pendant que les jumeaux étaient adolescents, il les a vu grandir et s'affronter en tant que jeune adulte et s'est fait raconter leur histoire par leur père Halim et sa mère Domingas. Ces deux récits ont ainsi complété son statut de témoin et de spectateur discret de cette famille.

Les personnages secondaires sont aussi bien développés que les personnages principaux. le caractère de Rânia par exemple, la petite soeur des jumeaux, est bien étoffé et nous donne un image assez complète du personnage.

L'auteur a un style assez incroyable sans pourtant avoir de trait particulièrement original -je pense en réalité qu'il a juste un énorme talent pour raconter des histoires. Celle d'Omar et Yaqub n'était pas évidente : partagée entre le Liban et le Brésil, ayant en commun une gémellité plus marquée par la fatalité que par la complicité, des personnages secondaires assez riches, la quête identitaire et paternelle du narrateur en toile de fond (Naël est en effet le fils de l'un des jumeaux, mais ne sait pas duquel avant la toute fin)... le tout est finalement assez complexe, et comme un patchwork, la teneur de l'histoire ne nous apparaît vraiment qu'à la fin du roman. Si cette fin est assez tragique d'ailleurs, elle est aussi très fine et intelligente, et particulièrement marquante ! Elle ne déçoit pas le lecteur et ne le laisse pas bredouille, elle donne au contraire tout son sens à l'histoire.

L'écriture de Milton Hatoumparvient ainsi à créer un rythme et une atmosphère très particuliers, notamment en décrivant les paysages et les rues de Manaus avec poésie. La maison des jumeaux m'est ainsi apparue plus vraie que nature et ce grâce aux détails qui nous sont fournis, aux meubles et objets symboliques qui sont décrits et qui contribuent à créer un décor authentique. L'atmosphère qui se dégage de ce roman est donc assez incroyable : enveloppante, poétique et mystérieuse, belle et angoissante à la fois, elle nous apaise et contrebalance la complexité de l'intrigue.
Lien : http://ulostcontrol.blogspot..
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