Citations sur Traits de génie : La collection Wicar ; Ernest Pignon-E.. (19)
hors des compromis l'artiste continue d'interroger la représentation du corps grâce à la seule puissance de l'incarnation du dessin
la beauté d'un dessin réside dans cet entre-deux, cette oscillation particulière de la figure sur la feuille. Elle bascule d'un monde à l'autre.
le dessin s'est imposé, évident, comme l'outil le plus souple pour exprimer ces relations complexes entre le profane et le sacré, pour les inscrire dans le temps et pour répondre aux exigences que nécessite leur inscription dans ces rues sombres et étroites ou l'image n'est jamais découverte frontalement mais de biais, de gauche ou de droite, multipliant les points de vue de la rencontre qui appellent un travail spécifique d'élaboration des corps et de l'espace qui les détermine.
c'est la confrontation, le dialogue entre mes images et l'espace réel qui m'a obligé à pousse le travail du dessin toujours plus loin.
jamais l'appréciation de Raphael n'avait été aussi haute; l'art du maitre était alors au sommet de sa réception et les moments que l'on considérait comme les plus importants de son parcours artistique étaient son séjour florentin, puis la longue période d'activité romaine qui suivi; un Raphaël imposant et monumental donc, supérieur à tout artiste dans les domaines de l'histoire, de l'expression et du portrait.
Wicar et ses contemporains regardèrent Raphael avec les yeux formés par la théorie et la critique du XVIIème et du XVIIIème siècle. Avec les yeux de Bellori et de Félibien pour ne citer que les noms les plus prestigieux.
Comme Lanzi, Wicar saisit pertinemment le rôle significatif que la sculpture joua dans la renaissance de l'art italien à la fin du Moyen Age.
Ajoutons que Wicar lui même fut, comme Lanzi, un homme de terrain, un connaisseur moderne, qui n'hésitait pas à arpenter les territoires sur lesquels il effectuait sa chasse aux œuvres, l'œil aux aguets, la mémoire visuelle en action, un ou plusieurs carnets de dessin toujours à portée de main, pour noter tout ce qu'il voyait et "photographiait" de son crayon les richesses des monuments.
Lanzi distingue en Italie un nombre consistant d'écoles, dont il précise les frontières et les sous écoles avec davantage de subtilité que ses prédécesseurs du XVIIème siècle et, au XVIIIème siècle, de monseigneur Agucchi à Pierre Jean Mariette.
Pour Lanzi une école équivaut à la fois à une manière, à un langage des formes et à un style et est étudiée dabs la séquence de ses époques chronologiques, car aucun phénomène artistique ne saurait être extrapolé, pour lui, du flux du temps.