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Critique de jamiK


Il est de ces lectures dont on attend sans doute trop, je dois avouer que ma déception est grande, Prix Schnitzler 1963, encensé par les babelionautes, c'est une lecture que je voulais entreprendre depuis un moment.
Mais voilà, je n'y ai pas trouvé grand chose à me mettre sous la dent : le rythme est monocorde, peu de changements de ton, l'angoisse et le bien-être sont traités de la même façon (c'est ça qui m‘a le plus déçu), il n'est question que de l'humeur du chat, du chien, de la vache… ça se répète et même parfois ça se contredit. le chat sort, il rentre, il ressort, il re-rentre… “Le onze mars, la chatte sauta du lit”, cette phrase résume malheureusement bien mon ressenti, pour un roman post-apocalyptique, une histoire de survie, j'ai trouvé les préoccupations de l'héroïne bien quelconques.
J'aurais voulu sentir la montagne autrichienne, mais les descriptions sont pauvres, ça pourrait aussi bien se passer en Bretagne, dans les Appalaches américains, en Grande Bretagne ou n'importe où dans le monde pour peu que ça soit un peu vallonné, il y a peu de descriptions, le personnage est seul, ses sens devraient êtres décuplés (Je pense à Bid Box de Josh Malerman ou La Route de Cormac McCarthy…), mais c'est le vide absolu, elle ne semble rien voir, rien sentir, rien entendre.
Jamais je n'ai esquissé un sourire, jamais je n'ai ressenti la moindre empathie.
Et le manque de cohérence dans l'ensemble m'a gêné, le thème de la survie devrait aussi évoluer dans sa réflexion, mais tout arrive dans le désordre et frise souvent l'incohérence, on est loin du fameux Malevil de Robert Merle.
Qu'est devenu le vieux qui était immobile de l'autre côté du mur, son corps s'est-il décomposé, pourquoi n'essaye-t-elle pas d'examiner plus attentivement ce mur, quelle hauteur, pourquoi les nuages passent, surtout pourquoi n'est-elle pas plus curieuse, pourquoi n'essaye-t-elle pas au moins de comprendre sa situation, pourquoi se dit-elle qu'elle doit retaper la route, pour aller où ?… On dirait que ce roman a été écrit sans plan, sans idées préparées, totalement improvisé, d'ailleurs il n'y a pas de chapitre ce qui semble conforter cette hypothèse, et du coup, le fil se dilue dans une suite de phrases toujours égales, mais il n'y a que très peu d'évolution, les chats passent leur temps à sauter sur le lit, il fait beau, puis il pleut, puis il neige etc.. “Le onze mars, la chatte sauta du lit...” Si vous aimez les chats, lisez plutôt “Simon's Cat”.
Malheureusement, dans l'introspection intérieure c'est aussi peu intéressant, les obsessions devraient être exacerbées, les angoisses omniprésentes, les moments de déprimes ou d'espoir devraient ressortir. le temps passe sans qu'on ressente les changements dans le moral, les souvenirs ressurgissent au compte goutte pour seulement quelques banalités sur ces filles... Il y avait pourtant de quoi faire sur sa condition de femme, mais c'est juste effleuré.
Et l'écriture n'est même pas assez riche pour m'accrocher, pas la moindre subtilité.
Dans chacun des domaines exploité dans ce roman j'ai l'impression d'avoir lu cent fois mieux.
Bref, c'est une amère déception, sans doute qu'on me l'avait trop bien vendu.

Tout du long de cette lecture j'ai eu dans la tête cette chanson de Jacques Brel "Les Vieux", vous savez, quand il dit "le petit chat est mort", sauf qu'ici, ce n'est pas du point de vue de Jacques Brel, mais de celui de la vieille.
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