J'avoue que j'ai adoré. Est-ce mon esprit de contradiction parce que j'en ai lu des avis mitigés ? Ou juste qu'il n'a pas été pitché correctement, mais comme j'avais zéro attente, j'ai été agréablement surprise ?
Ceci est un roman psychologique, de mensonges et d'emprise, de relations toxiques et d'ambition. Point de meurtre sanglant (le seul mort arrive après plus de 200 pages et il est juste la conséquence logique des évènements). Ça m'a rappelé un peu le Complexe d'Eden Bellwether, dans cet aspect suspense psychologique et l'ambiance universitaire sombre.
Reprenons au début : on suit Ann, une étudiante en art de la Renaissance, qui a fait sa scolarité dans une université un peu paumée et qui n'a qu'une hâte, partir à New-York pour un stage qui pourrait changer sa carrière. Surtout que son père est mort il y a un an, les souvenirs sont trop lourds chez elle. Mais une fois là-bas, le stage ne pourra pas se faire comme prévu et elle est sauvée de l'embarras par Patrick, un conservateur de musée médiéval et collectionneur chevronné, qui veut monter une exposition sur l'art et l'occultisme à la Renaissance. Il l'embauche donc pour l'été au Cloître, une bâtisse magnifique, avec ses oeuvres, ses livres... J'adore les ambiances comme ça : musée, livres anciens, occultisme, tarot et art, astrologie et divination.
Le roman bascule ensuite lentement, dans ce musée plein de recoins et d'ombres, un jeu de secrets, de manipulation dont Ann semble être la victime. Elle se rapproche de Rachel, une jeune femme à qui tout sourit, mais qui dévoile des facettes d'elle manipulatrice et possessive, elle désire Leo, le jardinier flamboyant et détaché de tout, Ann veut faire partie de ce monde, faire la découverte qui changera sa vie et oublier enfin le deuil de son passé. Elle est ambitieuse et sa posture de victime n'est pas si évidente finalement, elle fait des choix qui la font entrer dans cette dynamique relationnelle étrange, enfermée dans ce huis clos qu'est le musée. C'est tout cet aspect psychologique que j'ai aimé, la frontière fine sur laquelle marche chaque personnage, tout en ayant un sentiment d'inéluctable. Car c'est tout le sujet du roman : libre-arbitre et destin. Tout est-il écrit ?
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