Citations sur Suprêmes interdits, tome 1 : Suprême désir (20)
Elle ne se cache pas d’être complètement nymphomane. Heureusement pour nous, elle n’est pas qu’une allumeuse. Non. Elle va jusqu’au bout, ne réclame rien. L’expression « simple comme bonjour » lui convient parfaitement. Un bonjour et c’est simple : vous lui écartez les jambes. Elle est insatiable.
Il y a de l’ambiance, de la vraie, de la pure. C’est dans ces moments que je me dis que j’ai une vie de rêve ! Quoi de mieux ? C’est ça la liberté : l’alcool, les potes, les meufs, le sexe et quelques joints. Pas forcément dans cet ordre.
En plus d’une beauté naturelle indéniable, il dégage un charisme fou. Dans la foule, sa présence devient hypnotique. Je ne suis pas la seule à le ressentir au vu de la troupe de filles qui gravite autour de sa petite personne.
Comme toutes les fillettes, je pense, j’en étais amoureuse. Il était mon héros, ma légende vivante, mon exemple. Mais ce n’est plus le cas. Nous avons perdu une grande partie de notre complicité à mesure que je grandissais et comprenais le monde des adultes. Les désillusions et les déceptions ont parfois été brutales. Son comportement autodestructeur parvient encore aujourd’hui à me désenchanter, même si je peux concevoir qu’il ait des raisons de souffrir. Toutefois, ce soir, j’ai envie de redevenir la petite fille que j’étais sans me soucier de tout ça.
Certes, la mocheté n’a jamais caractérisé ses traits… mais ces deux dernières années lui ont conféré un certain charme. Rageusement, j’aimerais affirmer que son nez est grossier, effaçant toute la délicatesse de son visage à la mâchoire carrée recouverte d’une barbe de plus de trois jours, mal entretenue. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Ce nez assez brut, rehaussé de petits yeux marron, encadrés par d’épais sourcils, lui confère un air ténébreux des plus envoûtants. D’autant plus que ses boucles brunes, devenues longues, adoucissent son aspect dépravé malgré la nonchalance de sa coiffure.
Incontestablement, Basile est l’être que j’ai le moins apprécié à l’aube de ma vie, je pense que c’est réciproque. Quand nous étions plus jeunes, il était le premier à se moquer de ma maladresse et de mon embonpoint. Je détestais ça. Encore aujourd’hui, j’ai toujours autant en aversion sa façon de se croire irrésistible. Pour lui, seul le physique a de l’importance. Il dégage une superficialité profonde et une espèce de suffisance qui me rebute à avoir avec lui une relation aussi fusionnelle que celle que j’entretiens avec Gus. Je ne le comprends pas, il ne me comprend pas. J’imagine qu’il en est ainsi depuis que nous sommes tout petits.
Au fond j’crois qu’la terre est ronde,
Pour une seule bonne raison…
Après avoir fait l’tour du monde,
Tout c’qu’on veut c’est être à la maison.
C’est bon de rentrer chez soi. Je n’avais pas imaginé que tout changerait et que tout resterait pareil. Ce que je ressens est discordant, je le sais, mais je suis en pleine contradiction avec moi-même. D’un côté, je suis contente d’être de nouveau à la maison, d’un autre, j’aurais aimé rester là où j’étais. Les bonnes choses ont toujours une fin. Pourtant, ici, j’ai l’impression que rien n’en a.
La bande de traites qui nous sert d'amis s'approche, mais rien ne m'indique sur leurs visages qu'ils aient pris leur pied à agir de la sorte.
"Depuis toujours, je me préserve, je me fais mal, je me refrène pour ne pas sombrer. Aimer, c'est se décevoir. Je me force à être distant avec les autres pour me sauver. Ce n'est pas que je n'aime pas les gens, c'est plutôt que je déteste ce qu'ils pourraient me faire subir."