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Critique de Pecosa


Le tour de la France occupée ou les tribulations d'un demi-sel , voici Les salauds ont la vie dure! un des meilleurs romans du prolifique et inégal André Héléna.
Maurice est un sympathique voleur, qui vivote, comme il vivotait avant guerre dans le Paris occupé. Trompé par sa régulière, qui couche avec Meister, un type louche qui officie rue Lauriston, Maurice a un coup de sang. Il abat en plein jour l'infidèle, l'amant, et l'un de ses acolytes. Le « crime passionnel » devient au vu du pedigree des deux victimes masculines, un acte de Résistance. Pourchassé par la Gestapo et par la police française, Maurice, aidé par son copain Jimmy met les voiles en Province, sème les cadavres allemands et miliciens sur sa route, à Lyon, à Perpignan…Se sortant toujours des griffes de ses poursuivants à coup de balles dans le buffet, Maurice devient porte-flingue pour un réseau lyonnais structuré par les Américains et emballe les pépées dans toutes les villes traversées.
Ni résistant, ni collabo, le mauvais garçon a quand même le coup de feu patriotique.
Je me demande pour quelle raison ce roman n'a jamais été adapté sur grand écran, contrairement aux innombrables Auguste LeBreton ou José Giovanni. . Ici, la prose de Héléna les vaut bien, la verve, les bons mots, ne font pas défaut: « Pas des caïds, par exemple, pas de bandes connues, comme à Paris, à Marseille ou à Bordeaux, mais des hommes solides, qui connaissaient parfaitement bien l'art et la manière de se servir d'un pétard, des mecs qui n'ayant jamais travaillé en France n'avaient pas l'intention, oh! mais pas du tout, d'aller gratter en Allemagne »
Publié en 1949, Les Salauds ont la vie dure! est le récit de l'Occupation vécue par les petits truands, les pousse-mégots, les débrouillards, dans les bistrots, les troquets (les personnages passent leur temps à boire), les garnis, les hôtels minables: « Avec ça, ça sentait le tissu mouillé, la mauvaise graisse et le bouillon maigre, sans parler des multiples ersatz de tabac. C'était ça, l'odeur de l'occupation, avec le parfum sur le drap d'uniforme. » Les femmes quant à elles sont des traitresses en puissance, ou de girondes pleurnichardes.
Ce sympathique road-movie nihiliste se poursuit avec Le Festival des Maccabées. « Il désigna le bistrot d'un signe de tête et entra le premier, parce que, n'est-ce-pas, c'est toujours comme ça que ça se finit, en France. »
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