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Critique de Alfaric


Avec cette série nommée "Grand Siècle", Johan Heliot parvient presque à s'émanciper du l'imaginaire dumasien pour nous proposer une très intéressante uchronie sailpunk. Nous suivons le règne de Louis XIV et l'auteur reprend le pitch de sa nouvelle "Au plus élevé trône du monde" : le Roi Soleil veut partir à la conquête de l'éther et des sphères célestes ! (à comparer avec "Le Château des étoiles steampunk" d'Alex Alice)
Nous somme dans un roman choral, et on alterne les POVs des orphelins lorrains de la famille Caron (clin d'oeil au Tour de France par deux enfants ? ^^) : on est entre le roman-feuilleton à la Victor Hugo et la grande saga à la Anne et Serge Golon, car à Paris on retrouve Pierre à la cour des miracles du Grand Coësre, Jeanne dans une imprimerie frondeuse, Estienne dans la maisonnée de Blaise Pascal, Martin bien parti pour être le nouveau D Artagnan et Marie bien partie pour être la nouvelle Angélique… Et je pense qu'on aurait du en rester là dans la narration du roman : il y a beaucoup de passages centrés sur Louis XIV pour expliquer le pourquoi du comment alors qu'on avait le moyen de découvrir la France en marche et les conséquences d'une révolution industrielle précoce à travers les différentes strates de la société parisienne (sans parler des passages racontée par l'Unité d'Exploration Conscientisée qui démystifie trop et trop vite les éléments SF du récit)…

Globalement j'ai bien aimé, surtout les passages où grâce à la découverte et la maîtrise l'effluvine Blaise Pascal transforme ses calculateur mécaniques en calculateur électroniques : tout le côté scientifique est très bien décrit et assez facile d'accès (l'auteur est bien documenté sur les connaissances de l'époque et cela se sent !).
Toutefois il y a des bémols à apporter :
- il s'écoule beaucoup de temps entre les chapitres, des années même parfois, et cela n'est pas indiqué…
- l'auteur a eu la main leste sur le name dropping (Cyrano, D Artagnan, le Masque de Fer et cie étaient-ils indispensables au déroulement du récit ?)
- marre du grimdark cette mode décadente de début de XXIe siècle, du coup il y a quelques twists que j'ai détestés
- pourquoi développe une aussi chouette uchronie si tout se déroule comme IRL ? La fin de la Fronde, le Traité des Pyrénées, le retour en grâce de Condé, l'arrestation et la condamnation de Fouquet…
Toujours est-il donc que j'ai trouvé l'ensemble plaisant et intéressant, au-delà de la sympathie que j'éprouve pour l'auteur grand ami des genres de l'imaginaire et des cultures populaires. J'ai envie de continuer la série, mais elle ne détrônera pas dans mon coeur "L'Âge de la Déraison" de l'auteur américain francophile Greg Keyes qui et tellement plus cool et tellement plus fun ^^
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